"Darmanin a peur d'un dj set?": Louis Boyard saisit la justice après l'interdiction de son "Manifestival" à Rennes

Le député LFI Louis Boyard a annoncé ce jeudi 30 mai qu'il attaquait devant le tribunal administratif l'arrêté préfectoral qui a interdit la tenue, vendredi soir à Rennes, de son "Manifestival".

Cet événement hybride, à mi-chemin entre le meeting politique et la soirée festive, destiné à mobiliser la jeunesse dans la campagne des européennes, a été refusé par la préfecture d'Ille-et-Vilaine mercredi 29 mai par crainte de troubles à l'ordre public.

"Darmanin a peur d’un DJ set? Caricatural", s'est insurgé le jeune élu insoumis sur X (ex-Twitter).

Dans un communiqué sur X, les Jeunes insoumis ont, eux, dénoncé "une nouvelle dérive liberticide du pouvoir macroniste à quelques jours des élections européennes".

La préfecture craint des débordements

La France insoumise appelait, comme elle l'a déjà fait en début de semaine à Paris et à Lille, à un rassemblement vendredi 31 mai sur la place Saint-Germain de Rennes. Cet événement était "susceptible de réunir 400 personnes selon les services de police", a relevé la préfecture d'Ille-et-Vilaine dans son arrêté.

Or la préfecture estime que "la mouvance ultra-gauche rennaise pourrait y entrevoir l'opportunité de mobiliser les éléments de la mouvance constestataire les plus radicaux pour, comme à son habitude, mener une déambulation sauvage à travers le centre historique jusqu'à la place Sainte-Anne, son fief historique et le lieu initialement choisi" pour ce meeting festif.

Les souvenirs des manifestations contre la loi immigration

Les autorités rappellent dans l'arrêté les nombreux "débordements" et dégradations commises dans cette zone (bris de vitrines, pillages de magasins, feux de poubelles, etc.) depuis le début de l'année lors des manifestations contre la loi asile et immigration.

"Il existe des raisons sérieuses de penser que des troubles graves à l'ordre public pourraient être commis au cours de la manifestation" prévue vendredi, écrit la préfecture, soulignant que de tels débordements dans le centre historique de Rennes "sont très difficiles à contenir par les forces de l'ordre en raison de la topographie des lieux".

La situation sécuritaire est encore compliquée par le passage de la flamme olympique à Rennes le lendemain, ajoute la préfecture.

Proposition d'alternatives

Elle assure avoir "à plusieurs reprises" proposé aux organisateurs du "manifestival" deux lieux alternatifs de rassemblement, dont l'un situé à moins de 300 mètres de la place Saint-Germain, mais que ces derniers ont refusé.

Face à ce refus, seule l'interdiction de manifester place Saint-Germain paraît "adaptée et proportionnée pour assurer la sécurité des personnes et des biens", conclut la préfecture, qui souligne que LFI a encore la possibilité d'opter pour l'un des lieux alternatifs proposés.

Article original publié sur BFMTV.com