Dany Boon de retour avec "La Vie pour de vrai", une comédie romantique inspirée de sa vie

Dany Boon de retour avec "La Vie pour de vrai", une comédie romantique inspirée de sa vie

Dany Boon et Kad Merad, troisième. Le duo, qui a tutoyé les sommets du box-office avec Bienvenue chez les Ch'tis (2008) et Supercondriaque (2014), se reforme pour une nouvelle comédie, La Vie pour de vrai, dont la sortie est prévue ce mercredi.

"Bienvenue chez les Ch'tis, c'est le plus beau cadeau qu'on m'ait fait dans ma carrière d'acteur. Retrouver Dany, c'est fou", s'exclame Kad Merad au micro de BFMTV. "On est neuf ans après ['Supercondriaque'], mais j'ai l'impression qu'il s'est passé un mois!"

Dany Boon incarne Tridan Lagache, vieux garçon naïf de 50 ans qui a passé sa vie au Club Med. Du jour au lendemain, il quitte le club de vacances où il est né et s'envole pour Paris, où il espère bien retrouver son grand amour de jeunesse, Violette.

Il est hébergé chez Louis (Kad Merad), un demi-frère dont il ignorait l’existence. Pour se débarrasser de cet invité encombrant, Louis supplie une de ses conquêtes, Roxane, de se faire passer pour Violette, que Tridan croit reconnaître au premier regard...

La Vie pour de vrai est le huitième film écrit et réalisé par Dany Boon - et son premier pour le cinéma depuis La Ch'tite famille (2018). Son précédent, 8, rue de l'humanité (2021), une comédie sur le confinement, avait été conçue spécialement pour Netflix.

Accompagné de ses comédiens Charlotte Gainsbourg et Kad Merad, Dany Boon raconte sur BFMV les coulisses de sa première comédie romantique en tant que réalisateur.

Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire une comédie romantique?

Dany Boon: Je n'ai pas du tout eu l'idée de faire une comédie romantique. Dans tous mes films, j'ai le sentiment qu'il y a des histoires d’amour.

Kad Merad: Mais là elle prend de la place...

Dany Boon: Je ne m'en suis pas rendu compte. Ce qui m'intéressait, c’était de trouver une bonne motivation pour Tridan de quitter le club à 50 ans. C'est une motivation forte, l'amour.

Ces scènes romantiques sont les plus marquantes du film.

Kad Merad: C’est sympa pour moi, ça!

Dany Boon: Mais tu es romantique à un moment donné.

Kad Merad: Non, je vous regarde en train de vous aimer. La scène que je préfère, c'est celle où vous discutez au café. C'est hyper beau. Il y a une alchimie incroyable entre vous. C'est la scène que j'ai préférée et pourtant, ce n'est pas la plus drôle. On peut aussi aimer une comédie parce qu'il y a de l'émotion.

Dany Boon: L'émotion amène de la qualité au rire, et de la profondeur.

Une autre scène marquante du film, c'est celle où Charlotte Gainsbourg saute sur Dany Boon pour l’embrasser fougueusement...

Dany Boon: C’est ma scène préférée, parce que tout le film se joue-là. Kad arrive tout puissant avec son projet machiavélique. Ça fonctionne parce que je suis très naïf et j'y crois. Et tout d’un coup, elle prend le pouvoir.

Charlotte Gainsbourg: C'était mon premier jour.

Dany Boon: Pour Charlotte, c'était un peu dur de commencer par cette scène-là.

Charlotte Gainsbourg: Oui, et en même temps, c'était bien d’avoir une grosse scène de comédie où je n'avais pas trop de questions à me poser. C'était facile à jouer, grâce à eux. Vu leur complicité, vu l’équipe, je ne me suis jamais sentie mal à l'aise. C'était vachement agréable à tourner, et de sentir que ça faisait rire. La comédie peut mettre mal à l'aise si on tombe mal.

Dany Boon: C'est ma plus grande fierté sur ce film, d'avoir réussi à faire fonctionner ce trio.

Charlotte Gainsbourg, vous avez contacté Dany Boon directement pour jouer dans le film. Pourquoi?

Charlotte Gainsbourg: Parce que j'avais son numéro! (rires) C'est un copain d'Yvan [Attal]. On s'était croisé. J'ai vu son film, 8 rue de l'humanité, et je trouvais ça con de ne pas dire aux gens qu'on les aime, qu'on a envie de travailler avec eux. C'était sincère et je me suis permis de lui écrire un texto. Il m'a répondu que ça lui faisait plaisir.

Dany Boon: J'étais comme un fou!

Charlotte Gainsbourg: Après, j'ai appris qu'il travaillait sur un film et il m'a proposé un rôle. Je n'en revenais pas que ce soit si facile.

L'autre star du film est un pigeon. Comment est venue cette idée?

Dany Boon: Benny, un copain de ma mère, a récupéré un pigeon dans un parking de grande surface. Il était à moitié mort et il l'a soigné. Il lui a réappris à marcher. Il envoyait des vidéos à ma mère où on le voit faire marcher le pigeon. Et finalement le pigeon est mort. L’idée vient de là.

Kad Merad: Et le pigeon est vraiment un acteur!

Dany Boon: Le pigeon a été formé par Muriel Bec, qui s’occupe des animaux sur mes films. Il est né pour le tournage. Elle l'a habitué à être dans les mains. Il était là, content d’être avec nous. On s'est tapé beaucoup de fous rires avec lui.

Kad Merad: Il a un agent et tout maintenant. Là, il est sur le prochain Pirates des Caraïbes, je crois! (rires)

Dany Boon: Ouais, mais il a négocié un salaire de merde, il s’est fait pigeonné!

Dany Boon, vos films s'inspirent souvent de votre parcours. Qu'est-ce qui vous est personnel dans La Vie pour de vrai?

Dany Boon: Mon arrivée à Paris. Et mon amour d'enfance. Ma mère était venue sur le tournage de La Chti'te famille avec mon amour de CM2. J'étais très gênée. Ma mère était morte de rire. On était content de se voir, de se dire bonjour. On s'est rappelé de comment on s'était aimé en CM2 de manière absolue. C'est beau quand on s'aime dans ces moments-là. Les premiers émois amoureux, c'est un truc chimique qui se crée dans le corps, mais d'une force. C'est comme une éruption volcanique.

Vous parliez de votre arrivée à Paris. Vous vous sentiez autant en décalage que votre personnage?

Dany Boon: Inadapté. J'étais naïf, candide. Je me suis fait avoir comme Tridan. À un moment donné, je faisais du dessin. Il y avait Paris Boum Boum à l'époque [un journal gratuit qui paraissait le lundi dans la capitale, NDLR]. Il y avait une annonce pour être vendeur de sérigraphies. Ils m'ont donné une carte de colporteur. Je me suis arrêté par la police: la carte était fausse. J'ai dû payer une amende qui était dix fois supérieure à ce que j'avais gagné en un mois. C'était horrible.

Kad Merad, ce film marque vos retrouvailles avec Dany Boon. Votre complicité vous aide-t-elle à mieux fabriquer le film, à aller plus loin?

Kad Merad: C'est à double tranchant. Je ne veux pas le décevoir, parce que c'est mon ami, il m'a proposé un rôle important. C'est toujours des événements, les films de Dany Boon. Je dois être à la hauteur de l'événement. Le fait que je le connaisse bien me met la pression, mais me permet de lui proposer des choses plus facilement, et plus rapidement.

Quel genre de réalisateur est Dany Boon?

Kad Merad: Il sait ce qu'il veut. Il fera en sorte que vous fassiez ce qu'il veut. Derrière son exigence absolue, il y a beaucoup de liberté et de plaisir. C'est une qualité dans la comédie. J'adore les metteurs en scène qui vous prennent juste pour un acteur. Pas pour une personnalité.

Dany Boon: C'est ce qu'il y a de pire: arriver sur un plateau et le metteur en scène attend de vous que vous soyez drôle pour sauver une scène fragile et pas drôle. C'est atroce.

Quel sera votre prochain film? Vous aviez évoqué il y a quelques années un scénario sur l'arrivée de la 5G...

Dany Boon: C'est vrai que j'avais ça. J'ai tout un scénario. C'était sur un maire d'un village en zone blanche.

Kad Merad: On avait aussi un projet de comédie sur les assurances, à Marseille.

Dany Boon: Je l'ai toujours.

Kad Merad: Peut-être qu'on les fera un jour!

Article original publié sur BFMTV.com