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Comment Danielle Collins est redevenue championne malgré l'endométriose

L'Américaine Danielle Collins lors de sa victoire en quart de finale à Melbourne Park contre la Française Alizée Cornet, mercredi 26 janvier 2022. (Photo: Robert Prange via Getty Images)
L'Américaine Danielle Collins lors de sa victoire en quart de finale à Melbourne Park contre la Française Alizée Cornet, mercredi 26 janvier 2022. (Photo: Robert Prange via Getty Images)

ENDOMÉTRIOSE - Une démonstration de force et de détermination. La tenniswoman américaine Danielle Collins a remporté ce jeudi 27 janvier sa demi-finale de l’Open d’Australie face à Iga Swiatek et rejoint Ashleigh Barty en finale. La veille, elle avait éliminé Alizé Cornet en quart. Un parcours qui a de quoi en faire un exemple pour des millions de femmes. L’Américaine a en effet subi une opération pour lutter contre les douleurs provoquées par l’endométriose, maladie qui touche au moins 10% des femmes.

Après sa victoire face à Alizé Cornet mercredi, Danielle Collins a rappelé son chemin pour arriver à cet instant. “Je pense surtout qu’après certains des problèmes de santé que j’ai eus, cela est très gratifiant de pouvoir revenir à ce niveau, pouvoir concourir comme je l’ai été et pouvoir être aussi physique que je l’ai été”, a-t-elle déclaré mercredi.

Et pour cause, la joueuse de tennis a été contrainte de mettre sa carrière en pause pendant plusieurs mois pour se faire opérer. Après de multiples échographies et cœlioscopie, des médecins ont trouvé “un kyste de la taille d’une balle de tennis” dans l’abdomen de la jeune femme.

Le sport de haut niveau n’était plus possible

Après de longs mois difficiles, Danielle Collins décide de passer le cap de l’opération en avril 2021. “Je suis arrivée à un point où je ne pouvais plus m’en passer”, a-t-elle expliqué en août 2021. Elle ressentait en effet d’extrêmes douleurs en particulier lors de ses menstruations.

Fière de sa victoire, elle explique que l’opération lui a permis de s’entrainer au mieux pour revenir en force. “Avant cette intervention, je devais toujours ajuster mon entraînement en fonction de mon cycle, à cause de la douleur de mes règles, explique-t-elle. Désormais, les choses étant plus cohérentes, je suis capable de mieux m’entraîner et de ne pas avoir à subir de problèmes pendant la semaine de mon cycle. Et on apprend beaucoup mentalement de ce genre d’épreuves”.

Pendant la première partie de sa carrière, ses efforts pour contenir la maladie étaient conséquents. “Il y a eu des moments où j’ai été obligée de déclarer forfait lors de mes matchs parce que j’avais cette douleur lancinante du dos jusqu’au pied, car mon utérus s’était retourné et avait exercé une pression sur le nerf sciatique, se rappelle-t-elle dans la dernière édition de Player’s Voice. Tout cela signifiait se retirer régulièrement des tournois parce que mon corps ne me permettait tout simplement pas de m’entraîner ou de concourir correctement”.

La maladie vaincue, une renaissance

L’opération a donc été un soulagement majeur, pour sa vie de femme d’abord, mais aussi dans sa vie de sportive. “C’est le jour et la nuit par rapport à ce que j’ai connu : ne pas avoir à s’inquiéter de l’arrivée de mes règles et penser à tous les scénarios d’impact sur mes performances, comment je devais ajuster mon entraînement, combien de temps de sommeil j’avais besoin”, se félicite-t-elle.

Revenir au plus haut niveau n’allait pourtant pas de soi puisque l’opération nécessitait de perforer la paroi abdominale à plusieurs endroits. Des muscles particulièrement sensibles pour des joueuses de tennis. “Il m’a donc fallu beaucoup de rééducation pour retrouver la force que j’avais en début de saison, racontait-elle après l’opération. Le retour à la compétition était assez intimidant, car il y a beaucoup de répétitions de mouvements en particulier avec le service.”

De l’appréhension, il y en a sans doute eu beaucoup. Mais du soulagement aussi quand elle a remporté fin 2021 les tournois de Palerme et San Jose. Alors que dire de ce brillant parcours à l’Open d’Australie moins d’un an après cette opération salvatrice.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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