"Un danger pour les autres": une campagne alerte sur les conséquences de l'usage de drogues au volant

La Sécurité routière va lancer mercredi une campagne de sensibilisation sur les conséquences de la consommation de stupéfiants au volant, un facteur majeur d'accidents sur les routes françaises, notamment chez les jeunes conducteurs.

Selon les statistiques officielles, 672 personnes ont été tuées en 2022 dans un accident de la route impliquant un conducteur qui avait consommé de la drogue, soit un accident mortel sur cinq. Dans 91% des cas, le conducteur était un homme et dans 58% des cas, il avait entre 18 et 24 ans.

Augmentation des dépistages

Il est important "de rappeler qu'il y a une mortalité forte associée aux conduites addictives, que ce soit stupéfiants ou alcool", a déclaré à l'AFP Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité routière, précisant que la proportion de conducteurs contrôlés positifs après un accident mortel la nuit ou le week-end monte à presque 30%.

Pour le lancement de cette campagne, Florence Guillaume s'est rendue à Fleury-Mérogis, à un contrôle routier, alors que les forces de l'ordre ont accru les contrôles de stupéfiants avec 764.331 dépistages opérés en 2022, contre légèrement plus de 630.000 en 2021.

"Ce sera encore en augmentation en 2023", a précisé Florence Guillaume, insistant sur la "pédagogie" également liée à ces contrôles de dépistage pour les conducteurs.

La nouvelle campagne, qui débute mercredi au cinéma et dimanche à la télévision, "illustre métaphoriquement la perte de réflexes d'un conducteur ayant consommé de la drogue", explique la Sécurité routière en faisant passer le message que "la drogue fait de vous un danger pour vous et un danger pour les autres".

En juillet, Élisabeth Borne avait annoncé, à l'issue d'un Comité interministériel de la sécurité routière, vouloir augmenter les sanctions et "rendre obligatoire" la suspension du permis en cas de conduite sous l'emprise de stupéfiants.

"Cette volonté demeure mais elle nécessite un support législatif. Il faudra un projet ou une proposition de loi. On est encore sur un travail préparatoire", a expliqué Mme Guillaume.

En 2022, 3.260 personnes sont mortes sur les routes de l'Hexagone.

Article original publié sur BFMTV.com