Dame Felicity Lott, l’aristo malgré elle

Felicity Lott   - Credit:Raphaelle Photography
Felicity Lott - Credit:Raphaelle Photography

« Je suis toujours surprise quand je pense à ma vie ! », s'exclame Felicity Lott. À l'écouter, son histoire (racontée dans un français parfait) est celle d'un vilain petit canard – « tellement gauche et grande » – qui se découvre cygne à la faveur d'un séjour en France, à la fin des années 1960. Une fable digne de Cendrillon : la jeune cantatrice à la voix limpide est soudain propulsée du monde des spectacles amateur que montaient ses parents (« Du Noël Coward, des comédies musicales… ») aux grandes scènes du monde entier. Abonnée aux premiers rôles sur la scène du prestigieux Festival de Glyndebourne, elle s'est installée juste à côté (« En quinze minutes, je peux être en répétition. »). Dame Felicity, qui fut anoblie par la reine Elizabeth II en 1996, a aujourd'hui 75 ans. On la retrouve avec bonheur au théâtre des Champs-Élysées où elle chante, les 3 et 5 avril, le rôle pétillant de la grande duchesse de Crackenthorpe dans La Fille du régiment de Donizetti (en version de concert sous la baguette d'Hervé Niquet, avec Jodie Devos et Sahy Ratia). Rencontre.

Le Point : Vous êtes la plus francophile des cantatrices anglaises. D'où vient cet amour du français ?

Dame Felicity Lott : De la musique ! En tout cas, le français est arrivé dans ma vie en même temps que l'amour de la musique, c'est-à-dire tout de suite. Tout le monde chantait dans ma famille, mes parents donnaient des spectacles amateurs, ce qui explique que j'ai fait mon premier disque (enfin, mon pre [...] Lire la suite