Dakar 2024: Loeb perd gros, Benavides domine en moto
Le parcours - 458 km avec une neutralisation de 179 km au milieu - était moins intense que les dernières étapes: sans obstacle majeur mais avec quelques pistes rocailleuses. Une erreur de navigation - "jardiner" dans le jargon - a pourtant coûté de précieuses minutes à Sébastien Loeb et son copilote Fabian Lurquin, qui roulaient jusqu'ici seuls devant.
"J'ai attaqué fort toute la spéciale. On perd gros sur un WPC (point de passage obligatoire, ndlr). On s'est obstiné trop de temps. On perd ce qu'on a gagné hier (lundi)", a réagi l'Alsacien à l'issue de l'étape. Le nonuple champion du monde de rallye doit désormais rattraper 24 min 47 sur Carlos Sainz avant la dernière étape vendredi.
"La route est encore longue pour moi. Vous pouvez voir comme c'est facile de perdre 5-10 min sur cette course en navigation. C'est très stressant", a estimé le Madrilène, qui termine 4e à 5 min 13 de son coéquipier Mattias Ekström. Désormais très loin au général après des problèmes de suspension dimanche, le Suédois remporte sa deuxième étape, après le prologue à Al-Ula le 5 janvier.
Deux Français complètent le podium en auto : l'Audi de Stéphane Peterhansel (+2 min 45) et la Toyota de Guerlain Chicherit (+ 3 min 10). Ekström et Peterhansel ouvriront l'étape de mardi et les traces qu'ils laisseront seront très utiles à leur coéquipier Carlos Sainz. Il pourra aussi bénéficier de leur aide en cas de crevaison. Le Dakar 2024 est définitivement à oublier pour le quintuple vainqueur de l'épreuve Nasser Al-Attiyah (Prodrive), qui a subi une panne moteur au km 62.
"Je ne sais pas si on partira (mardi). Je n'avais pas de problème avec mon ancienne équipe. Là, j'en ai tous les jours. Et au final, tu n'as plus confiance. Je ne prends pas du tout de plaisir sur ce Dakar", a pesté le Qatarien, en colère après la course.
Le choix tactique de Van Beveren
Côté moto, l'Argentin Kevin Benavides (KTM) signe sa deuxième victoire de l'édition 2024 du Dakar, juste devant son frère Luciano (Husqvarna) à 31 secondes. Le Français Adrien Van Beveren (Honda), en tête au dernier point intermédiaire, a volontairement ralenti et termine 3e à 1 min 27, s'évitant ainsi la lourde tâche d'ouvrir la spéciale de la 9e étape mardi, annoncée comme compliquée.
"Je n'aime pas quand la stratégie prend le dessus sur le sport", a réagi à chaud "BVA". "M'arrêter, ce n'est pas ce que j'aime dans le sport, ce n'est pas amusant. Je ne sais pas si ça paiera". Mardi, les concurrents seront confrontés à une 9e étape complète: plus de 400 km de spéciale, des dunes, une navigation compliquée et des pistes rocailleuses et sableuses.
Leader au classement général, l'Américain Ricky Brabec (Honda) finit sa course à 4 min 08 et grappille quelques secondes sur son poursuivant, le Botswanais Ross Branch (Hero), désormais 2e à 42 sec. "C'était compliqué car certains concurrents ont ralenti car le parcours de demain est censé être piégeux", a souligné le motard américain. Quatrième de l'étape à 1 min 41, le Chilien Ignacio Cornejo (Honda) conserve sa 3e place à 4 min 21 de son coéquipier Brabec.