« D’ici au Salon de l’agriculture... » : Tous ces sujets sur lesquels Gabriel Attal s’est fixé le SIA comme date butoir
POLITIQUE - Échéance programmée. Pour contenir la colère des agriculteurs, qui s’est exprimée avec virulence depuis le mois de janvier, Gabriel Attal a dit vouloir « réagir vite » avec des mesures « fortes ». Mais au-delà des premières annonces, le chef du gouvernement a cherché à gagner du temps en promettant certaines mesures « d’ici au Salon de l’agriculture », qui s’ouvre ce samedi 24 février. Une date butoir qu’il a martelée à l’envi depuis des semaines.
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Le Premier ministre, qui doit tenir ce mercredi 21 une conférence de presse dédiée à la crise agricole, est donc attendu sur plusieurs sujets, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Tour d’horizon.
L’enjeu de la simplification des normes
« Les dix mesures de simplification immédiates » étaient l’une des annonces phare du Premier ministre lors de sa première salve de réponses à la colère du monde agricole, le 26 janvier dernier en Haute-Garonne. Quatre décrets sont « déjà sortis », trois autres sont en train d’être transmis au Conseil d’État. Les mesures restantes sont elles encore en suspens car elles « relèvent de la loi », justifie le gouvernement, qui précise qu’elles seront présentées « autour du Salon ».
Gabriel Attal a aussi promis « un mois de la simplification », lequel doit justement prendre fin avec le Salon, grâce à la réunion des préfets et des agriculteurs pour étudier dans chaque département « norme par norme » ce qui peut être modifié. Au total, « 900 propositions sur des normes nationales et locales » ont été formulées et « en une quinzaine de jours à peine, on en est à une soixantaine d’arrêtés préfectoraux partout en France qui ont déjà été modifiés ou abrogés », avait souligné Gabriel Attal à mi-parcours.
Le plan de souveraineté alimentaire
Dès les premières annonces, Gabriel Attal souhaitait « avoir d’ici au Salon de l’agriculture un rapport précis sur l’état de notre souveraineté alimentaire et de nos dépendances ». Un sujet dont il a redit l’importance le le 1er février en assurant : « Nous inscrirons l’objectif de souveraineté alimentaire dans la loi ». Un texte portant sur l’orientation agricole doit ainsi être présentée par le gouvernement prochainement.
Un « grand plan » pour l’élevage
Le 15 février encore, Gabriel Attal se montrait au chevet des éleveurs lors d’une déplacement à Janvilliers, dans la Marne. Or les éleveurs bovins, de plus en plus fréquemment victimes de la maladie hémorragique épizootique (la MHE ou « Covid de la vache ») doivent commencer à recevoir les aides promises.
« Ça a mis du temps à arriver », a reconnu Gabriel Attal le 15 février, mais « les guichets sont ouverts » et « les premiers versements interviendront cette semaine », afin que « dès la fin du mois, on ait un nombre important d’éleveurs qui puissent avoir été indemnisés ». Mais le Premier ministre réclame aussi des mesures plus globales et plaide pour « un grand plan pour l’élevage ». « L’objectif, c’est qu’au Salon, on soit capable d’annoncer ce que sera ce plan global », disait-il le 16 janvier.
Retravailler le plan Ecophyto
Au grand dam des défenseurs de l’environnement, le gouvernement a « mis sur pause » le plan Ecophyto français de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, dont le principal indicateur, le Nodu, est accusé par les agriculteurs de ne pas refléter les efforts déjà consentis.
À la place, Marc Fesneau a défendu l’adoption d’un indicateur européen de l’usage des persicides. Mais les premières propositions de l’exécutif ont vite été balayées par les ONG environnementales et par la Confédération paysanne, 3e force syndicale du secteur. Ces acteurs voient dans la relégation du Nodu une volonté du gouvernement de « changer de thermomètre » pour camoufler « 15 ans d’échecs ».
La FNSEA au contraire plaide pour un indice européen et attend une annonce claire. Le ministre de l’Agriculture a redit que l’exécutif devrait trancher cette semaine. Sans garantie de satisfaire tout le monde, bien au contraire.
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