Le Dîner de cons (TMC) : Thierry Lhermitte : "Je me souviens de ce tournage comme le plus dur de ma carrière"

Un casting idéal

À l’origine, Francis Veber voulait confier le rôle, majeur, de François Pignon, le « con » de service, à Pierre Richard, son acteur fétiche. Mais sur les conseils d’Alain Poiré, le producteur, Jacques Villeret, qui a joué six cents fois la pièce au théâtre des Variétés, lui est préféré. Lors des essais, en juin 1996, à Paris, l’acteur, alors dépressif et en cure de désintoxication alcoolique, sidère le réalisateur par sa puissance de concentration. "Incroyable. Villeret est un génie de la trempe des Raimu", s’enthousiasme Francis Veber, qui parle d’une " rencontre exceptionnelle entre un acteur et un texte". Fin stratège de la comédie, le metteur en scène sait qu’il faudra, dans son binôme, jouer la contradiction, et installer, face au timide Villeret, un roc de certitude pour incarner l’éditeur Pierre Brochant. Claude Brasseur, un instant pressenti, est jugé trop vieux. Il est remplacé par Thierry Lhermitte, impeccable en snobinard cynique et arrogant. Enfin, histoire d’apporter une touche glamour au casting, Veber offre à Alexandra Vandernoot le personnage de Christine Brochant, la femme de Pierre. Il apprécie sa grâce naturelle et l’a déjà fait tourner dans Le Jaguar, son précédent film, sorti en 1996. En refermant le scénario, la comédienne accepte le challenge, en glissant, complice, à Veber : "Attention, on est toujours le con de quelqu’un… "

“Mon tournage le plus dur”

Lorsqu’ils débarquent, sourires aux lèvres, sur le tournage, les acteurs pensent qu’ils vont s’amuser. Erreur : Francis Veber, qui, selon ses propres termes, "ne tolère aucune fausse note dans la partition millimétrée d’une comédie réussie", ne laisse rien passer. D’une exigence folle, il fait recommencer dix fois la scène, culte, du coup de téléphone à Juste Leblanc, incarné par Francis Huster. "Je me souviens de ce tournage comme le plus dur de ma carrière, avouait Thierry Lhermitte en 1998, à la sortie du film. Nous étions aux ordres, un instrument entre les mains de Francis." Le regretté Jacques Villeret le confirmait en 2001 : "Ce fut 98 % de boulot et 2 % de rigolade."

Un film loin du théâtre

Lorsqu’Alain Poiré rachète les droits de la pièce, Francis Veber, l’auteur, ne croit pas au succès d’une adaptation au cinéma : "L’histoire d’un type bloqué par un tour de reins et coincé sur un s...

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