Déraillement d’un train en Ohio : Erin Brokovich craint « un scénario du pire »

FILE PHOTO: A burnt container is seen at the site where toxic chemicals were spilled following a train derailment, in East Palestine, Ohio, U.S., February 15, 2023. REUTERS/Alan Freed/File Photo
ALAN FREED / REUTERS FILE PHOTO: A burnt container is seen at the site where toxic chemicals were spilled following a train derailment, in East Palestine, Ohio, U.S., February 15, 2023. REUTERS/Alan Freed/File Photo

ÉTATS-UNIS - Si l’administration Biden s’est efforcée dans la semaine de rassurer les habitants après le déraillement d’un train transportant des produits chimiques dans la localité d’East Palestine en Ohio, Erin Brokovich n’est pas vraiment du même avis.

L’activiste environnementale, connue pour avoir révélé une affaire de pollution des eaux potables à Hinkley en Californie, s’est exprimée ce week-end sur la chaîne américaine CBS.

« Il semble que la situation a été mal gérée dès le départ, ce qui a créé un scénario du pire », a commenté Erin Brokovich alors que la journaliste lui demandait de réagir à vidéos montrant des reflets fluorescents inquiétants dans l’eau des alentours de la catastrophe. Des images qui ont été relayées sur les réseaux sociaux.

« Ce qu’ils ont fait, Norfolk c’est qu’ils ont creusé des trous dans lesquels ils ont laissé se déverser les produits chimiques, ça va directement dans l’aquifère. C’est là où on va avoir un énorme problème d’eau. Et ensuite, ils ont mis le feu à tout ça. C’est ça qui a créé cet énorme panache de fumée noir. Et ce qui est inquiétant là-dedans, c’est qu’on a des matières organiques et du carbone, et qu’en allumant tout ça on crée un problème de dioxyde qui va retomber sur le sol et les routes », détaille Erin Brokovich en faisant référence aux tranchées qui ont été creusées pour permettre d’y déverser les produits chimiques. Un procédé justifié par Norfolk Southern pour éviter l’explosion.

Et lorsque la journaliste en plateau lui demande s’il serait sûr pour les résidents de revenir dans leur village, Erin Brokovich affirme qu’elle se sentirait « mal à l’aise et pas en sécurité » si tel était le cas. La militante incarnée à l’écran par Julia Roberts, avait annoncé un peu plus tôt sur Twitter qu’elle se rendrait le jeudi 23 février à East Palestine, tout en prévenant : « S’il vous plaît, comprenez bien que Superman ne vient pas pour tout améliorer. Cela va probablement s’aggraver avant de s’améliorer. Mais East Palestine, vous n’êtes pas seuls et vous n’allez pas nulle part. »

Divers symptômes, dont des maux de tête

De leurs côtés, les autorités s’efforcent de se montrer rassurantes. Michael Regan, qui s’était rendu sur place a affirmé qu’aucune trace de chlorure de vinyle ou de chlorure d’hydrogène n’avait été détectée après l’examen de plus de 480 maisons, et que l’eau était testée et retestée « pour garantir que ces habitants soient protégés ». Il a toutefois dit comprendre « le manque de confiance » de beaucoup d’habitants, et affirmé que le gouvernement fédéral s’engageait à être « très transparent ».

« Nous allons faire toute la lumière » sur ce qui s’est passé, a assuré de son côté à Washington la porte-parole du président Joe Biden, Karine Jean-Pierre. Et « nous allons faire rendre des comptes à Norfolk Southern », la compagnie ferroviaire opérant le train, a-t-elle promis.

Le 3 février, le déraillement avait provoqué un énorme incendie et l’évacuation de plusieurs milliers de personnes. Le train transportait entre autres du chlorure de vinyle, un produit chimique cancérigène et très inflammable utilisé dans la fabrication du plastique.

Les autorités ferroviaires ont ensuite procédé à des rejets « contrôlés » de chlorure de vinyle « pour éviter une possible explosion » selon le bureau du gouverneur de l’Ohio, libérant des fumées toxiques dans l’air. Depuis, une enquête a été lancée sur les causes de l’accident et l’affaire n’a cessé de monter en puissance, au fur et à mesure que les habitants ont fait part de leur inquiétude.

Certains ont rapporté à des médias qu’ils avaient eu divers symptômes, dont des maux de tête, et dit qu’ils craignaient de finir avec des cancers dans quelques années. Quelque 3 500 poissons sont en outre morts dans les cours d’eau environnants, selon l’agence locale des ressources naturelles.

Sur la base de tests, les autorités ont affirmé que l’air était « sûr » et que les analyses de l’eau du système municipal n’avaient détecté la présence d’aucun polluant. Elles conseillent toutefois aux personnes utilisant l’eau provenant de puits privés de la faire tester et de continuer à boire de l’eau en bouteille en attendant les résultats.

À voir également sur Le HuffPost :

Lire aussi