Dérèglement climatique : à quel point devons-nous nous inquiéter ?

C’est sur fond orange comme les flammes qui, ces dernières semaines, dévastent le Canada, Hawaii, la Grèce ou la Sicile que New Scientist pose la question : à quel point devrions-nous être inquiets ?

L’hebdomadaire britannique présente son édition datée du 19 août, consacrée au dérèglement climatique, comme un “petit manuel de survie aux conditions climatiques extrêmes”. À travers six articles, il fait le tour des questions qui nous taraudent cet été : qu’est-ce qui fait de juillet 2023 le mois le plus chaud jamais enregistré ? Les humains peuvent-ils s’adapter à ces chaleurs extrêmes ? Ou encore le réchauffement mondial est-il vraiment en train de s’accélérer ?

Le journal prévient que la lutte contre le dérèglement climatique ne peut pas passer par le catastrophisme ou le défaitisme, et qu’elle doit tourner le dos à l’inaction et au déni. Il craint qu’à trop se concentrer sur les conditions météorologiques extrêmes d’aujourd’hui, on se retrouve avec un “contrecoup” vers milieu des années 2020, lorsque, à mesure que le phénomène naturel El Niño s’estompera, la hausse de la température mondiale ralentira en conséquence. Il ne faudra pas baisser la garde, ne pas cesser d’agir et continuer à réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

La spécialiste de l’atmosphère à l’université Texas Tech Katherine Hayhoe rappelle néanmoins :

“Psychologiquement, nous ne sommes pas du tout conçus pour supporter une accumulation de problèmes sur le long terme.”

Dans un autre article, la climatologue Friederike Otto explique en quoi les études d’attribution – qui permettent de déterminer la part que le réchauffement climatique d’origine anthropique joue dans l’occurrence de tel ou tel événement météorologique – aident à regarder rationnellement les progrès que nous aurons réalisés et contribueront à prendre de nouvelles mesures. Il existe des incertitudes et des inconnues sur ces phénomènes complexes, mais au fur et à mesure que l’on acquiert des données, les modèles s’affinent.

Quant à la question de départ “à quel point devrions-nous nous inquiéter ?”, New Scientist ne peut pas y répondre directement, écrit-il. Le lecteur d’un pays riche ayant facilement accès à la climatisation s’en sortira bien mieux ces prochaines décennies que le lecteur d’une nation insulaire pauvre et menacée par la montée des eaux. Tout ce que nous pouvons faire, et c’était notre intention dans ce numéro spécial, c’est systématiquement présenter un panorama clair et posé des faits scientifiques. Pas de sinistrose. Pas de déni. La réalité et rien d’autre.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :