Des députés de la Nupes quittent l'hémicycle après une attaque de Dupond-Moretti sur l'antisémitisme

De nombreux élus EELV, LFI, PCF et PS ont quitté l'hémicycle cet après-midi après une prise de parole d'Éric Dupond-Moretti, qui répondait à Meyer Habib sur l'antisémitisme.

Nouveau moment de tensions à l'Assemblée nationale. Lors des Questions au gouvernement ce mardi, la quasi-totalité des députés de la Nupes ont quitté l'hémicycle après une prise de parole d'Éric Dupond-Moretti. Le ministre de la Justice répondait à une question de Meyer Habib, apparenté au groupe Les Républicains, qui avait évoqué un "nouvel antisémitisme toujours présent en France, notamment à la gauche de cet hémicycle, avec les islamogauchistes".

"Un petit mot" pour "l'extrême gauche"

Après avoir indiqué au député des Français établis hors de France (8e circonscription, qui inclut Israël) qu'il serait présent le 9 août prochain à la commémoration des 40 ans de l'attentat de la rue des Rosiers, le ministre de la Justice a eu "un petit mot" pour "l'extrême gauche."

"Corbyn, l'apartheid, les mots que vous avez choisi pour commenter le discours du président de la République, ces mots-là vous collent à la peau !" a lancé Éric Dupond-Moretti.

Le député communiste Jean-Paul Lecoq, premier signataire d'une résolution sur Israël déposée par plusieurs élus de la Nupes, a vivement protesté. Et à l'initiative des députés de la France insoumise, la quasi-totalité des élus de gauche ont quitté l'hémicycle.

Éric Dupond-Moretti a également ciblé l'extrême droite et le Rassemblement national, disant "ne pas pouvoir oublier 'le point de détail de l'Histoire' du père fondateur." "Où sont passés Soral, Dieudonné et sa quenelle? Où sont-ils? cachés dans votre campagne électorale", a-t-il lancé à l'adresse des députés RN.

"Nous ne faisons aucun procès d'intention"

Quelques instants après leur départ, les députés de la Nupes sont revenus dans l'hémicycle et Boris Vallaud, président du groupe socialiste, a pris la parole. "Dans cet Hémicycle et partout en France, l'antisémitisme n'est pas une opinion, c'est un délit qu'il faut combattre sans relâche", a-t-il lancé.

"Il est malvenu, ici, de décerner des brevets. Ce combat doit être le combat de tous les Républicains. (...) Trouvez des alliés, pas des adversaires. Soyons ensemble, le pays n'a pas besoin de divisions sur ce sujet-là", a-t-il dit.

"Personne, au sein de mon gouvernement, n'a mis en doute la position du groupe socialiste, du groupe communiste ou du groupe écologiste sur ces sujets", a répondu la Première ministre Elisabeth Borne, sans citer le groupe insoumis.

"Nous ne faisons aucun procès d'intention, nous savons que vous êtes des Républicains et que vous défendez comme nous la lutte contre l'antisémitisme. Et ça n'est pas le cas de tout le monde sur ces bancs!"

Sur BFMTV, l'insoumise Raquel Garrido a justifié le comportement de ses collègues de la Nupes, estimant que le gouvernement "a fait quelque chose d'absolument abject" et qu'Eric Dupond-Moretti "affaiblit lui-même la cause."

"Ils essaient de rendre inaudible La France insoumise. Ils veulent nous salir. Ils ne peuvent pas répondre sur le fond sur les salaires, car nous avons raisons. Donc ils viennent et ils salissent. On ne peut pas accepter ça."

L'écologiste Sandrine Rousseau a jugé "indigne de qualifier les députés LFI d'antisémites". "L'antisémitisme se règle devant les tribunaux et sa banalisation contribue à sa diffusion", a-t-elle ajouté à l'adresse du gouvernement. L'insoumis Aymeric Caron a lui demandé "des excuses" à la Première ministre

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Mohammed Ben Salmane à l'Élysée: pour Alexis Corbière, Emmanuel Macron "serre la main à un homme qui a les mains tâchées de sang"