La députée Sandrine Josso à la tête d’une mission sur la soumission chimique

La députée MoDem Sandrine Josso (ici le 12 octobre 2023) compte faire agir le gouvernement sur le fléau de la soumission chimique.
BERTRAND GUAY / AFP La députée MoDem Sandrine Josso (ici le 12 octobre 2023) compte faire agir le gouvernement sur le fléau de la soumission chimique.

JUSTICE - « Du berceau à l’Ehpad, du bureau à la maison, de la boîte de nuit à la soirée entre amis : tout se trouve dans votre armoire à pharmacie », avait-elle alerté à l’Assemblée nationale le 16 janvier. Dans un entretien accordé au Parisien ce mercredi 6 mars, la députée MoDem Sandrine Josso annonce avoir été missionnée par le Premier ministre Gabriel Attal pour plancher sur la soumission chimique, à savoir l’administration de substances psychoactives à l’insu de la victime ou sous la menace pour commettre un crime ou un délit.

L’élue de Loire-Atlantique, qui a porté plainte en novembre contre le sénateur Joël Guerriau qu’elle accuse de l’avoir droguée en vue de l’agresser sexuellement, planchera pendant six mois pour étudier le sujet et élaborer des recommandations.

Dans Le Parisien, la députée revient sur le soir de son agression. « J’ai eu un déclic cette nuit-là, à l’hôpital de Lariboisière, se remémore la parlementaire. Je n’arrêtais pas de poser des questions aux soignants : Est-ce vous voyez souvent des gens comme moi ? Combien de temps la drogue reste-t-elle dans le corps ? J’étais déjà en mission. Il était de mon obligation d’alerter le gouvernement à ce sujet. »

Un nombre de victimes difficile à quantifier

En 2023, une campagne inédite de sensibilisation avait été lancée par Caroline Darian, dont la mère a été droguée par son mari pendant des dizaines d’années et livrée à des inconnus qui l’ont agressée sexuellement ou violée. Cette médiatisation avait permis de braquer les projecteurs sur ce phénomène mais le nombre de cas reste difficilement quantifiable.

« Neuf fois sur dix, la victime est une femme et dans 70 % des cas, elle subira une agression sexuelle », rappelait Sandrine Josso en janvier. En se basant principalement sur les plaintes, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recense chaque année depuis 2003 les molécules utilisées par les agresseurs et leur mode opératoire.

Selon la dernière enquête, portant sur 2021, 727 « signalements suspects », 82 « soumissions chimiques vraisemblables » et 354 « soumissions chimiques possibles » ont été recensées cette année-là par le centre d’addictovigilance de Paris, qui coordonne l’enquête.

Les agressions sexuelles sont toujours les signalements les plus mentionnés (75,5 %), suivies par des violences physiques (6,3 %) et des vols (5,1 %). Mais ces cas ne représentent qu’une partie de la réalité : le dépôt de plainte, toujours difficile en matière d’agression sexuelle, l’est encore plus quand la victime souffre d’amnésie.

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