Le député François Ruffin plaide pour une "exception agriculturelle" en France

Le député François Ruffin plaide pour une "exception agriculturelle" en France

"Je n'ai pas envie qu'il arrive à l'agriculture française ce qui est arrivé à l'industrie française". Alors que les agriculteurs français se mobilisent pour protester contre la hausse des taxes et les normes environnementales, François Ruffin a défendu sur BFMTV ce lundi 22 janvier la notion d'"exception agriculturelle" en France pour protéger le secteur.

"Il nous faut une exception agriculturelle", a plaidé le défendu sur notre antenne, "de la même manière que nous avons fait sortir la culture des traités internationaux [...] il n'y aurait plus un film français si on avait jeté ça entre les mains de l'OMC, il faut faire la même chose pour l'agriculture".

Une "injonction schyzophrénique" du gouvernement

Le parlementaire et auteur d'Un député à la ferme a également dénoncé l'"injonction schyzophrénique" du gouvernement pour le monde agricole: "d'un côté on leur dit de monter en gamme, qu'il faut le bien-être animal, qu'il faut éliminer les phytosanitaires, et de l'autre on leur dit qu'il faut la compétition à l'international avec les fermes usines au Brésil et éventuellement maintenant en Ukraine".

"Vous ne pouvez pas à la fois vous bagarrez pour monter en gamme sur les produits et en même temps dire que vous devez vous adapter au dumping à l'international", a poursuivi François Ruffin.

Pour le député, "la clé c'est le prix [...] on sort l'agriculture des traités internationaux et on n'a pas pour objectif d'avoir les prix les plus bas possibles". François Ruffin défend par conséquent l'instauration de prix plancher, de quotas d'importation ou encore des quotas de production pour "rémunérer les agriculteurs correctement".

"Ce que je vous raconte là ce n'est pas l'Union soviétique, ce n'est pas la Corée du Nord, c'est la politique agricole commune des années 1980-1990 avant que l'Europe ne décide de s'auto-déréguler", a avancé François Ruffin.

"J'ai vu les usines de mon coin (la Somme, NDLR) partir en Chine ou en Roumanie", a poursuivi François Ruffin, "est-ce que, de la même manière qu'on a délocalisé l'industrie, on veut délocaliser l'agriculture vers les firmes usines?".

Le Premier ministre Gabriel Attal a reçu ce soir le syndicat agricole FNSEA et les Jeunes agriculteurs, leur promettant des "actes précis" dans les jours à venir.

Article original publié sur BFMTV.com