Déposer ses enfants à l’école : un enfer aux États-Unis

Angie Schmitt, qui est l’autrice d’un livre sur les morts de piétons aux États-Unis, se décrit comme “une objectrice de conscience” résistant au fait d’amener ses enfants à l’école en voiture, un rituel bien américain qu’elle dénonce dans les pages de The Atlantic. Elle évoque “l’enfer de la file de voitures”, une “punition quotidienne” rythmée par les indications des enseignants agacés et qui dure de longues minutes dans des mini-embouteillages en pleine pollution et sans lien humain tous les matins et tous les après-midi. Angie Schmitt est formelle :

“Ce système suceur d’âmes est malheureusement la norme. Mais il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi.”

Tout d’abord, la situation est relativement nouvelle. En 1969, souligne Angie Schmitt, près d’un enfant sur deux se rendait à l’école à pied ou à vélo. Sans parler de ceux qui y allaient à bord des fameux bus scolaires jaunes, véritables “rites de passage pour les enfants américains”. Aujourd’hui, 54 % des enfants y sont conduits en voiture.

Comment expliquer un tel changement ?

  • Des distances toujours plus grandes entre le domicile et l’école : d’une part, les autorités publiques acquièrent des terrains pour construire des écoles plus loin des zones résidentielles car ils sont moins chers. D’autre part, les parents n’hésitent pas à inscrire leurs enfants dans une école plus éloignées si elle est meilleure ou correspond à leurs critères éducatifs. La route à faire devient “un investissement dans l’avenir”.

  • La peur des accidents de la route : le regain de trafic et le manque de planification favorable aux piétons et aux cyclistes font logiquement craindre aux parents que leur enfant n’ait un accident s’il allait à pied ou à vélo à l’école.

  • La pénurie de bus : Depuis la pandémie, certaines régions souffrent d’une pénurie de chauffeurs de bus. C’est le cas à Baltimore, où la municipalité a été obligée de proposer 250 dollars aux parents pour qu’ils véhiculent eux-mêmes leurs enfants à l’école. Mais c’est un cas rare, insiste Angie Schmitt : “La plupart du temps, le service de bus est disponible et constitue une option plus socialement responsable que la voiture.”

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