"Pas dénutris", "couches sales"... Les précisions du procureur sur les quatre enfants laissés seuls à Reims

François Schneider, procureur de la République de Reims, a tenu une conférence de presse ce mardi 28 mai après la découverte de quatre enfants abandonnés dans un appartement, dimanche, à Reims.

Ils étaient livrés à eux-mêmes. Quatre enfants, âgés de deux à six ans, ont été découverts seuls au domicile parental par les sapeurs-pompiers le dimanche 26 mai à Reims. François Schneider, procureur de la République de Reims, est revenu sur les faits lors d'une conférence de presse ce mardi.

Selon les premiers éléments, la mère de famille avait confié la garde de ses enfants à un ami pour se rendre. Cet ami a appelé sa sœur pour indiquer qu'il s'en allait. C'est donc cette dernière qui a prévenu les sapeurs-pompiers et déclenché l'intervention.

"Quand ils sont arrivés, les pompiers et les services de police ont constaté la présence de quatre enfants, âgés de deux à six ans, dans un appartement qui était quasiment vide", rapporte François Schneider. Le procureur de la République ajoute que le logement était occupé depuis le 19 avril 2024.

Les jeunes enfants ont été découverts "avec des couches sales, des culottes avec des excréments et des excréments à droite à gauche". "Un enfant en avait également sur le corps", ajoute François Schneider. "Deux étaient quasiment nus."

Le procureur de la République ajoute qu'une "odeur de brûlé" régnait dans l'appartement. Les sapeurs-pompiers ont découvert "que les enfants avaient allumé une plaque électrique, l'avait posée à terre et avaient essayé de se faire à manger".

"La première parole qu'un des enfants a dit aux intervenants est qu'il avait faim", ajoute François Schneider qui précise que les quatre petits "n'étaient en apparence pas dénutris, ni victimes de violence. Aucune trace de violences n'a été décelée sur eux.

Selon le procureur de la République, "contrairement à ce qui avait été supposé au début", les enfants ne sont pas restés 24 heures tout seuls, "mais à-peu-près cinq heures", entre 15 heures et 20 heures.

Dans l'attente d'expertises complémentaires sur les séquelles psychologiques, une incapacité totale de travail d'un mois a été délivrée aux quatre enfants hospitalisés pour des examens de contrôle. Les quatre enfants ont été confiés à l'aide sociale à l'enfance ce mardi en attendant éventuellement un placement dans une famille d'accueil.

"Les services sociaux avaient déjà été alertés", ajoute François Schneider. "Mais pour l'instant, cela n'avait rien donné étant donné qu'elle (la mère; Ndlr) avait déménagé il n'y a pas longtemps." Elle n'était donc "pas connue" du parquet de Reims.

Les deux mis en cause, la mère et son compagnon, se sont vus remettre une convocation devant le tribunal correctionnel de Reims à l'issue de leur garde à vue. Ils seront jugés le 22 octobre 2024.

En garde à vue, la mère de famille "a contesté la soustraction par un parent à ses obligations légales". Selon le procureur de la République, elle a expliqué qu'à son départ "l'appartement était propre et bien rangé". Selon elle, la garde de ses quatre enfants avait été confiée à un ami qui, d'après la mère de famille, s'est montré défaillant. Elle est connue pour des faits de consommation de stupéfiants

Son compagnon, interpellé en état d'ivresse dimanche soir, n'a ni contesté ni affirmé la rébellion au cours de garde à vue. L'homme a affrimé "ne se souvenir de rien, simplement avoir été appelé par madame pour venir sur place". Déjà mis en cause pour des faits de violences intrafamiliales, il était sous contrôle judiciaire avec une interdiction d'entrer en contact avec la jeune femme ainsi qu'avec ses enfants, dont il n'est pas le père.

En violation de son contrôle judiciaire, il a donc été placé en rétention. Il doit être transféré prochainement devant un juge des libertés et de la détention à Soissons qui pourrait ordonner son placement en détention provisoire.

Article original publié sur BFMTV.com