Démission du maire de Saint-Brevin: une élue de Gironde renvoie son écharpe tricolore à Macron

Un acte de soutien. La maire divers gauche de la commune de Cénac, en Gironde, Catherine Veyssy, a renvoyé son écharpe tricolore, symbolisant son mandat, à Emmanuel Macron en signe de soutien au maire démissionnaire de Saint-Brevin-les-Pins, en Loire-Atlantique. Elle explique son geste dans une lettre ouverte au chef de l'État, publiée jeudi sur ses réseaux sociaux.

"Par solidarité avec monsieur le maire de Saint-Brevin-Les-Pins, je vous remets mon écharpe tricolore", annonce-t-elle.

"Je suis (...) profondément bouleversée par la démission de Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins. Je ne le connais pas personnellement, mais pourtant je fais miens ses propos et son désarroi", affirme-t-elle.

Le domicile du maire de Saint-Brevin Yannick Morez a été incendié en mars dernier, alors qu'il s'y trouvait avec son épouse. L'élu faisait l'objet de menaces depuis plusieurs mois en raison de son soutien au projet d'installation d'un centre d'accueil pour migrants dans la commune. Il a démissionné cette semaine, déplorant un "manque de soutien de l'État".

"Un mandat d'une extrême solitude"

Dans cette lettre, l'élue estime que la démission du maire de Saint-Brevin constitue un "échec de la République". "Elle ne doit pas être banalisée. Le malaise est profond. La charge mentale est lourde", souligne-t-elle.

Parmi les griefs qu'elle expose, la maire de Cénac déplore les "responsabilités toujours plus grandes" qui incombent aux élus locaux, la difficulté à répondre aux demandes d'administrés "toujours plus exigeants, toujours plus individualistes", ou encore la gestion d'une équipe d'élus "frustrés" par les exigences imposées.

Alors que ces difficultés se multiplient, l'édile estime devoir en plus se confronter à un "délitement de la relation de l’État avec les maires".

"La réalité de l’exercice quotidien du mandat de maire dépasse tout ce que chacun peut en imaginer tant qu’il ne l’a pas vécu personnellement. C’est un mandat d’une extrême solitude. (...) Nous sommes les laissés-pour-compte de la République", confie-t-elle.

"Bouleversée"

Sur France Bleu Gironde, Catherine Veyssy se dit ce vendredi "profondément bouleversée" par les menaces et l'incendie qui ont visé le maire de Saint-Brevin. "Ce qui m'a touchée, c’est la violence qu’il a subi et ce sentiment d’extrême solitude qu’il a pu ressentir", déclare-t-elle auprès du média local.

"Chaque fois qu’un élu local est atteint, c’est la république qui est atteinte", estime-t-elle.

Borne promet de "mieux protéger" les élus

La maire Catherine Veyssy espère qu'avec la démission du maire et son geste permettent une prise de conscience.

"C'est triste d'en arriver à cette extrémité là pour que tout le monde se dise: "mais le quotidien d'un maire, c'est quand même bien compliqué!'", déplore-t-elle.

L'annonce de la démission de l'édile de Loire-Atlantique a suscité une vague d'indignation au sein de la classe politique cette semaine, Emmanuel Macron a notamment assuré l'élu de son soutien, tandis qu'Élisabeth Borne promet de "mieux protéger" les élus. Le maire a annoncé quitter en juin prochain la commune où il vivait depuis plus de 30 ans.

Article original publié sur BFMTV.com