La démission de Dupond-Moretti réclamée après ses bras d’honneur à l’Assemblée

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti à l’Assemblée nationale le 28 février (illustration)
Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti à l’Assemblée nationale le 28 février (illustration)

POLITIQUE - Le gouvernement voudrait que l’on passe à autre chose, mais les oppositions persistent. Ce mercredi 8 mars, plusieurs élus appellent à la démission du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, au lendemain de ses deux bras d’honneur adressés au patron des députés LR Olivier Marleix, lors d’une séance publique à l’Assemblée nationale.

Invité de la matinale de France 2, le député socialiste Jérôme Guedj a déploré l’attitude « indigne » du garde des Sceaux. « Dans une démocratie moderne, pour des acteurs avec un sens de la vertu républicaine, je ne vois pas comment le gouvernement peut conserver un ministre dont l’attitude est à l’encontre de l’exigence d’exemplarité », a-t-il poursuivi, appelant, en creux, à la démission d’Éric Dupond-Moretti.

Des propos conformes à ceux tenus dans la soirée la veille par le patron du PS, Olivier Faure. « Pour la première fois sous la Ve République, un ministre adresse deux bras d’honneur à la représentation nationale. Dans n’importe quelle autre démocratie, la Première ministre aurait exigé sa démission séance tenante », a tweeté le député de Seine-et-Marne.

Marine Le Pen met la pression sur Élisabeth Borne

Toujours à gauche, plusieurs élus insoumis ont également réclamé la démission du ministre, à l’image des députés LFI Carlos Martens Bilongo et Loïc Prud’homme.

De l’autre côté de l’hémicycle, à l’extrême droite, Marine Le Pen a très tôt laissé entendre que le ministre de la Justice n’avait désormais plus sa place à la Place Vendôme. « Les deux bras d’honneur adressés par le garde des Sceaux en plein hémicycle à la représentation nationale le discréditent dans les fonctions éminentes qui sont les siennes. C’est à la Première ministre maintenant de prendre ses responsabilités », a tweeté dans la soirée la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale.

Même son de cloche ce mercredi pour le député lepéniste du Gard, Nicolas Meizonnet.

Plus inquiétant pour le gouvernement (qui cherche le soutien des députés de droite pour faire passer sa réforme des retraites), la même musique se fait également entendre du côté des Républicains. Député LR du Pas-de-Calais et critique de la réforme des retraites, Pierre-Henri Dumont a fustigé une attitude « indigne de sa fonction », avant d’interroger son appartenance au gouvernement d’Élisabeth Borne.

« Il ne le fera plus »

« Un ministre peut-il rester en poste tout en insultant des parlementaires ? », a-t-il questionné. Même chose pour son collègue du Territoire de Belfort Ian Boucard, également hostile au projet du gouvernement.

Pour l’heure, Éric Dupond-Moretti continue de bénéficier du soutien de l’exécutif. Invité sur RTL, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a fait comprendre que l’incident était clos. « Je note qu’il s’est excusé, il était important qu’il le fasse, qu’il a expliqué que son geste ne ciblait pas le député, qu’il ne le fera plus », a-t-il indiqué.

Ce mercredi, Olivier Marleix et Yaël Braun-Pivet doivent visionner les images des gestes commis par Éric Dupond-Moretti, afin de déterminer si d’autres suites méritent d’être données à cet incident de séance.

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