Quand les démagogues minent l'Europe de l'intérieur

Le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, à Vienne le 14 septembre.

En s'affranchissant délibérément des règles communes, les dirigeants les plus populistes sapent les bases de la confiance dans l'Union.

Le Brexit a démonté le principal argument des europhobes : l’UE n’est pas l’UERSS. Si cela avait été le cas, elle aurait envoyé ses armées (qu’elle n’a d’ailleurs pas, ce n’est pas un hasard) pour rétablir l’ordre à Londres… L’Union, c’est sa spécificité, est une confédération volontaire d’Etats qui restent libres de la quitter à tout instant. Tout le système institutionnel communautaire repose donc sur le respect de la parole donnée et l’application volontaire des normes décidées en commun. C’est ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse. Car les démagogues de tout poil ont commencé à l’attaquer de l’intérieur, minant un peu plus chaque jour sa crédibilité.

Le dernier épisode révélateur de cette lente dégradation est la diffusion d’un incident ayant opposé le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, au ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn, lors d’un sommet UE-Afrique organisé à Vienne à la mi-septembre. Alors que la réunion était à huis clos, l’un des conseillers du ministre d’extrême droite a filmé son intervention sur la politique migratoire saisissant au passage la colère d’Asselborn qui l’a interrompu en clôturant ses propos d’un sonore «merde alors !». La séquence a aussitôt été diffusée sur le compte Twitter de Salvini. «Qu’est-ce qui est désormais à huis clos et qu’est-ce qui ne l’est pas ?» s’interroge un diplomate français.

Salvini n’est pas le premier à rompre la confidentialité des débats entre Etats : le Grec Yanis Varoufakis, éphémère ministre des Finances entre janvier et juillet 2015, avait déjà rompu avec la bienséance européenne en enregistrant les réunions de l’Eurogroupe, l’enceinte où siègent les ministres des Finances de la zone euro, avant d’en faire un livre (Conversations entre adultes, éditions Les liens qui libèrent)… «Comment se faire confiance, comment se (...)

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