"Je me suis déjà fait péter la gueule": Minima Gesté, drag queen relayeuse de la flamme olympique, témoigne

"Je me suis déjà fait péter la gueule": Minima Gesté, drag queen relayeuse de la flamme olympique, témoigne

"Ça m'est tombé dessus". Le 14 juillet, Minima Gesté deviendra la première drag queen à porter la flamme olympique à Paris. Un choix annoncé par la mairie le 1er mai.

Invitée sur BFMTV, Minima Gesté raconte s'être "réveillée un matin avec un DM (message privé sur les réseaux sociaux, NDLR) de la maire de Paris Anne Hidalgo", qui disait "est-ce que ça vous intéresserait de porter la flamme, on veut qu'une drag queen porte la flamme à Paris".

Les insultes subies "sont des délits"

Après l'annonce de sa nomination en tant que relayeuse, la drag queen trentenaire a subi un torrent d'insultes. La maire de Paris a annoncé "procédé au signalement à la procureure de Paris des propos qu’elle estime potentiellement constitutifs du délit d’injure publique à caractère homophobe ou transphobe".

"Ce ne sont pas des opinions" qui ont été exprimées, "ce sont des délits", rappelle Minima Gesté, se disant "très fière que la mairie de Paris soit vraiment derrière moi".

"S'ils pensent que c'est la première fois que je me fais traiter de tous ces noms... ça fait 15 ans moi que je sais que je suis homo, même plus. C'est pas la première fois, je sais que ce sera pas la dernière fois", a-t-elle expliqué sur notre antenne.

"Je me suis fait péter la gueule"

"On voit que les crimes LGBTQIA+phobes continuent d'augmenter d'année en année. J'en ai fait les frais, je me suis déjà fait péter la gueule plusieurs fois parce que je suis homo, je sais que ça continuera mais je sais que je me battrai pour continuer à être de plus en plus visible et empêcher que ça arrive".

"C'est encore dangereux de faire son coming out en 2024 en France", a-t-elle aussi rappelé.

Basée à Paris, Minima Gesté est notamment connue pour animer depuis 2016 un bingo dans un bar du 19e arrondissement, tout en participant à divers événements dans la capitale de type jeux, blind test ou lip sync.

Elle est notamment membre d'une association qui organise tous les ans le Sidragtion, un événement visant à récolter des fonds pour lutter contre le VIH et le Sida.

"Ultra-fière de pouvoir porter la flamme olympique"

"En tant que drag queen mais aussi en tant que moi, Arthur, jeune homme homosexuel, je suis ultra-fière de pouvoir porter la flamme le 14 juillet à Paris", estimant que "la visibilité, c'est très important. C'est vraiment le combat de toute une génération".

"Moi, j'ai découvert mon homosexualité bien trop tard, parce qu'il me manquait des personnes", à qui elle pouvait s'identifier.

"Quand j'ai commencé le drag il y a huit ans, c'était absolument impossible" d'imaginer être relayeuse de la flamme olympique. "Ça montre quand-même une ouverture d'esprit de la société, même s'il y a encore des crimes gayphobes, même s'il y a encore des personnes trans qui se font foutre à la rue, juste de par qui elles sont", rappelle-t-elle.

Article original publié sur RMC Sport