La dégradation de la note souveraine française “ternit le bilan” d’Emmanuel Macron

“C’est un coup dur” pour Emmanuel Macron, assure le Financial Times. “Une douche froide”, confirme Politico. La décision prise par Standard & Poor’s (S & P), vendredi 31 mai, de dégrader la note souveraine française met à mal “les efforts entrepris par le gouvernement pour remettre les finances publiques en ordre”, poursuit le média sis à Bruxelles.

Alors que les agences Moody’s et Fitch ont laissé leurs notes inchangées en avril, S & P a ainsi abaissé la sienne du troisième (AA) au quatrième échelon, soit AA-. Concrètement, ses analystes financiers anticipent une hausse de la dette publique en proportion du PIB et ne croient pas au retour du déficit public sous la barre des 3 % en 2027, comme le prévoit le gouvernement. “Paris a dû revoir son objectif initial de 4,4 % cette année pour un plus réaliste taux de 5,1 % ”, indique Politico.

Des retombées politiques

“Les conséquences financières de cette décision devraient être assez limitées, décrypte le Financial Times, à l’instar des dernières dégradations survenues au lendemain de la crise de la zone euro il y a une décennie.” En d’autres termes, si la France décroche symboliquement d’un groupe de pays composé du Royaume-Uni et de la Belgique, les emprunts ne devraient pas coûter plus cher.

Politiquement, en revanche, “les retombées pourraient être significatives” pour Emmanuel Macron, avertit le quotidien économique de Londres, à une semaine d’élections européennes “qui laissent déjà présager une large défaite pour l’alliance centriste” du chef de l’État.

“La situation démontre les limites de sa stratégie depuis 2017, à savoir réduire les impôts pour les entreprises et mettre en place des réformes pro-business dans l’espoir que cela puisse conduire à une hausse suffisante de la croissance pour financer le généreux modèle social français.”

Or, complète le journal britannique aux pages saumon, en dépit de rentrées fiscales moins importantes “le gouvernement a continué de dépenser lourdement sur ses services publics, ainsi que pour des mesures d’exceptions prises en réponse à la pandémie et à la crise énergétique”. Résultat, déplore le Financial Times, “le déficit s’est creusé et la dette s’est envolée”.

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