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"Du dégoût, de l'horreur": le témoignage de la mère d'Assia, 14 ans, prostituée par son ex-petit ami

Assia et sa mère Jennifer - BFMTV
Assia et sa mère Jennifer - BFMTV

Il a fallu trois ans à Jennifer Pailhé pour mettre fin à l'emprise qu'avait le petit ami de sa fille sur cette dernière. Cette Toulousaine de 35 ans a lutté pendant des mois pour sortir sa fille Assia des griffes de son proxénète, dont le procès s'ouvre ce lundi à Pontoise.

"Il l'amenait sur le terrain en lui disant que comme ils étaient en fugue, il fallait subvenir à leurs besoins, payer l’hôtel, acheter à manger. Donc elle n’avait pas l’impression de se prostituer, mais seulement de michetonner en vendant son corps”, racontait en septembre 2021 Jennifer Pailhé au micro de RMC.

"Je vois les messages, je vois les tarifs"

À l'époque, la jeune fille a 14 ans et a fugué de sa famille d'accueil pour rejoindre son petit ami et proxénète à Paris. C'est sa mère qui retrouve sa trace sur des sites d’escorting, en se faisant passer pour un homme.

"Au début, c'est surtout du dégoût, de l'horreur. Je ne comprends pas comment ma fille, mon bébé de 14 ans, peut avoir écrit ces annonces que j'ai lues avec des passes tarifées", témoigne auprès de BFMTV sa mère, Jennifer.

"Je tombe directement sur les échanges entre elle et les clients. Je vois les messages, je vois les tarifs, je vois les pratiques, je vois même les photos de ces hommes dénudés", raconte-t-elle.

"Une reconstruction pour elle"

Jennifer enchaîne alors les allers-retours entre Paris et Toulouse pour tenter de récupérer sa fille en vain. Jusqu’au jour où celle-ci tombe enceinte et décide de rentrer chez sa mère. Son petit ami, âgé de 17 ans au début des faits, est arrêté et placé en détention provisoire. Son procès pour proxénétisme s'ouvre ce lundi.

"J'attends de ce procès que ma fille puisse s'exprimer, qu'elle puisse lui dire ce qu'elle a à lui dire. Peut-être que c'est un moment qui va la faire chuter mais que derrière ce soit une reconstruction pour elle", espère Jennifer.

"La seule chose qui pourra adoucir ma peine, ce serait que ce procès permette à d'autres familles d'avoir cette reconnaissance de victime et de pouvoir se reconstruire", dit celle qui est aussi présidente de l'association "Nos Ados oubliés"

Jennifer appelle le gouvernement à se saisir de la question de la prostitution des mineurs. En France, chaque année, entre 7000 et 1000 enfants en seraient victimes.

Article original publié sur BFMTV.com