Déficit budgétaire: le RN et LFI vont déposer des motions de censure à l'Assemblée

Brandie depuis des semaines, la menace va devenir effective. Les groupes parlementaires de La France insoumise et du Rassemblement national devraient bien, l'un et l'autre, déposer une motion de censure prochainement, comme l'ont expliqué certains de leurs responsables politiques respectifs ces derniers jours.

Motif officiel: le fait que l'exécutif n'ait pas proposé de projet de loi de finances rectificative (PLFR), malgré l'annonce d'économies pour faire face au dérapage du déficit budgétaire (5,5% du PIB en 2023, au lieu des 4,9% prévus).

"Elle arrive"

"À partir du moment où, par rapport au budget qui a été décidé à la fin de l'année dernière, il va y avoir des modifications substantielles, c'est quand même normal que ça se fasse par une discussion à l'Assemblée nationale", a jugé Manuel Bompard sur Sud Radio ce mardi 28 mai.

Le coordinateur de LFI a précisé que sa formation passera aux actes "d'ici la fin de la semaine" seulement si le gouvernement ne change pas de braquet d'ici là. Ce qui ne fait guère de doutes, celui-ci ayant déjà exclu l'option d'un PLFR.

LR également ciblé

Pour les mêmes raisons, le RN déposera, lui aussi, sa motion de censure comme l'a confirmé son président délégué, Jean-Philippe Tanguy ce dimanche sur le plateau du Grand Jury (RTL/M6/Le Figaro). "Elle arrive", a complété sa collègue députée Laure Lavalette au micro de TF1.

Sauf immense surprise, ces motions ne seront pas adoptées, faute de réunir une majorité absolue des suffrages. Mais l'intérêt est ailleurs pour ses dépositaires. La fenêtre de tir est opportune pour mettre en difficulté le gouvernement dans la dernière ligne droite des élections européennes, prévues le 9 juin en France.

L'extrême droite cible également Les Républicains, qui agitent le spectre d'une motion de censure depuis plusieurs semaines. Cette séquence sera "l'occasion de voir ce qu'[ils] vont faire", a glissé Laure Lavalette sur TF1, en présentant deux options pour ces derniers: "voter la censure" ou être "une fois de plus la béquille du gouvernement".

Article original publié sur BFMTV.com