Le Défenseur des droits et des écrivains publics alertent sur la dématérialisation des services publics

les CAF (ici, celle de Bordeaux) gèrent par exemple le RSA, auquel n'accèdent pas plus d'un tiers des personnes qui y auraient pourtant droit, selon une estimation de 2016.

Tout le monde n'est pas égal face à Internet, et les conséquences peuvent être graves quand il s'agit de faire valoir ses droits ou de remplir ses obligations auprès des administrations publiques.

Déclarer ses impôts depuis son «espace particulier» sur impots.gouv.fr, s’inscrire en ligne à Pôle Emploi, demander le RSA sur le site de la CAF… pour certains, ce sont des «gestes simples», pour reprendre les termes des communications officielles. Mais pour d’autres, c’est un enfer numérique, d’autant plus douloureux que son corollaire est une perte du contact humain avec les administrations publiques. C’est ce que dénoncent de concert cette semaine le Défenseur des droits et des écrivains publics.

Le premier, qui affirme être saisi de «milliers de réclamations» sur le sujet, a mis en ligne mercredi un nouveau rapport pour alerter «sur les inégalités d’accès aux services publics» causées par la dématérialisation des démarches administratives. Les seconds, qui consacrent désormais l’essentiel de leur travail de permanence à aider des personnes en butte face au numérique, ont publié le même jour une lettre ouverte et pétition «pour un réel accompagnement de la dématérialisation».

Internet, pas si simple

Les situations soulevées sont on ne peut plus concrètes. Il y a par exemple le cas des personnes en zone blanche, ces endroits non connectés à Internet ou à un réseau téléphonique car pas assez peuplés – 500 000 personnes seraient concernées, selon une enquête d’UFC-Que choisir. Le rapport du Défenseur des droits cite le cas d’un homme «radié de Pôle Emploi en raison de deux absences à des rendez-vous avec son conseiller». Résidant dans une zone blanche, cette personne n’avait en fait «jamais reçu à temps les mails de convocation et les SMS sur son téléphone portable». Sylvie Monteillet, secrétaire de l’Académie des écrivains publics de France, se souvient qu’un usager dont le village n’était pas raccordé à Internet lui a dit, à propos d’une prestation sociale : «Non, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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