Défense européenne: Raphaël Glucksmann propose un "fonds de défense de 100 milliards" d'euros

La tête de liste du Parti socialiste et de Place publique aux européennes Raphaël Glucksmann a proposé mercredi à Strasbourg "une révolution sécuritaire," qui passera notamment par "un fonds de défense de 100 milliards d'euros, financé par un nouvel emprunt européen".

"Notre priorité est basique: donner à l'Europe les moyens de se défendre", a-t-il déclaré.

"Que se passerait-il si Donald Trump était élu Président des Etats-Unis le 5 novembre 2024? L'Europe se retrouverait seule. Seule face à la guerre, seule face à Poutine", a ajouté l'essayiste de 44 ans, fervent défenseur d'un large soutien à l'Ukraine.

"Révolution sécuritaire"

Après avoir défendu à Nantes une "révolution écologique", l'eurodéputé, qui s'est défini comme "un européen de combat" et "un réaliste", a mis en avant à Strasbourg une "révolution sécuritaire", proposant notamment "la mise en place d'un fonds de défense de 100 milliards d'euros, financé par un nouvel emprunt européen".

"Ce que l'Europe a fait face à la pandémie, elle doit pouvoir le faire face à la guerre", a-t-il argumenté.

Il s'est aussi engagé "à bloquer le budget européen si les États membres continuent à jouer avec la sécurité européenne".

"Nous sommes les cibles de Poutine"

Il a par ailleurs promis "un nouveau contrat" liant industries d'armement françaises et européennes à la puissance publique : "bénéficiant de fonds européens inouïs, elles devront accepter un contrôle européen sur les exportations", et "la priorisation - c'est à dire la capacité du politique à fixer le cap - deviendra la règle".

"Oui, nous sommes les cibles de Poutine. Ça fait 20 ans que je le dis et le répète inlassablement", a-t-il insisté, critiquant au passage Emmanuel Macron.

En août 2019, le président français avait plaidé pour un rapprochement entre l'Union européenne et la Russie, appelant à retrouver la "confiance" dans un ordre international en "recomposition".

Pour Raphaël Glucksmann, "cette faillite stratégique a tué le discours de la Sorbonne" qu'avait tenu Emmanuel Macron en 2017, et qu'il a reconnu avoir à l'époque apprécié. Devant les militants et sympathisants, il a martelé: "Emmanuel Macron avait rendez-vous avec l'Histoire le 24 février 2022 (date du début de l'invasion russe en Ukraine, ndlr) et il l'a raté. Il a louvoyé, tergiversé, hésité. Comme d'habitude".

Article original publié sur BFMTV.com