La découverte de ces sculptures permet de mettre un visage sur la mythique civilisation de Tartessos

On pensait que la civilisation de Tartessos ne représentait pas les visages humains, mais les archéologues espagnols qui fouillent le site de Casas del Turuñuelo viennent de découvrir cinq reliefs correspondant à des têtes, dont deux femmes arborant d'opulentes boucles d'oreille typiques de la culture tartessienne.

On a longtemps pensé que la civilisation de Tartessos (8e – 4e siècle avant notre ère) relevait du mythe, mais les fouilles archéologiques menées en Espagne depuis la fin du 20e siècle confirment progressivement son existence et sa singularité. Elles prennent aujourd’hui un nouveau tournant avec la mise au jour de cinq reliefs figuratifs sur le site majeur de Casas del Turuñuelo, en Estrémadure. Lors d’une conférence de presse, l’Institut archéologique de Mérida (IAM), rattaché au Conseil supérieur de la recherche scientifique espagnol (CSIC), a souligné le caractère totalement inédit de cette découverte. On connaissait en effet la richesse de la culture tartessienne, sa maîtrise de la métallurgie, de l'orfèvrerie et de l’architecture, mais c’est la première fois que des sculptures représentant des visages sont mises au jour. Qui plus est, selon les premières présomptions, ces figures pourraient être celles de divinités – ce qui bouleverserait toute l’interprétation de la civilisation de Tartessos, car on pensait qu’elle ne représentait pas le divin sous une forme humaine.

Les cinq premières sculptures anthropomorphes de la culture antique de Tartessos ont été mises au jour en Espagne

Apparue à la fin de l’âge du bronze dans le sud-ouest de la péninsule ibérique, autour du fleuve Guadalquivir (que les Grecs dénommaient Tartessos), la culture tartessienne s’est développée grâce aux fructueux échanges entre la population locale et les colonies grecques et phéniciennes qui se sont établies autour du détroit de Gibraltar. Plusieurs sites ont permis d’en appréhender la richesse, en commençant par la découverte en 1958, près de Séville, du trésor d’El Carambolo, qui offrit la première preuve archéologique de son existence.

Trésor tartessien d\'El Carambolo (Séville) Crédit : José Luiz Bernardes Ribeiro / CC BY-SA 3.0 / Wikimedia
Trésor tartessien d\'El Carambolo (Séville) Crédit : José Luiz Bernardes Ribeiro / CC BY-SA 3.0 / Wikimedia

Exposé au musée archéologique de Séville, le trésor d’El Carambolo comprend 21 pièces d'orfèvrerie (dont deux bracelets, deux pectoraux, un collier et une dizaine de plaques qui devaient appartenir à un collier ou à un diadème, tous en or massif). Créd[...]

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