"La déception est inimaginable": entre angoisse et deuil impossible, le quotidien des familles d'otages israéliens

Tenir malgré la douleur. Plus de cinq mois après les attaques du 7 octobre en Israël perpétrées par le Hamas, de nombreuses familles israéliennes sont toujours sans nouvelles de leurs proches otages emmenés par les terroristes jusque dans la bande de Gaza. À date, selon l'État hébreu, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages dans l'enclave palestinienne, dont 33 seraient mortes.

Parmi ces proches qui vivent au quotidien dans l'inquiétude figure Rachel Goldberg-Polin dont le fils, Hersh, se trouve encore aux mains des terroristes. Auprès de la BBC, cette dernière détaille son quotidien, fait de souffrances et d'angoisses.

"Chaque matin, je fais un effort, je me dis 'fais semblant d'être en vie' pour me lever et sauver Hersh et les autres otages. Ce que je veux faire, c'est m'allonger en boule sur le sol en pleurant, mais cela ne les aidera pas", confie-t-elle au média britannique.

"Je le crois et je dois le croire, qu'il reviendra vers nous", martèle-t-elle.

Familles endeuillées

Si Rachel Goldberg-Polin est pleine d'espérance, d'autres familles n'ont pas cette chance. Toujours auprès de la BBC, la famille d'Itai Svirsky, un homme de 38 ans, dont les proches ont eu comme ultime trace de vie une vidéo publiée par le Hamas au mois de janvier.

Tragiquement, le trentenaire "a été exécuté deux jours plus tard par le terroriste qui le gardait", dit sa cousine, Naama Weinberg, qui espère désormais récupérer son corps afin de lui offrir des funérailles dignes.

"Nous savons qu'il lui a tiré dessus. Qu'est-ce qui aurait amené cet homme à lui tirer dessus après 99 jours? C'est dévastateur. La déception est inimaginable", ajoute-t-elle.

Si le Hamas assure qu'Itai Svirsky a été tué lors d'un bombardement israélien, Tsahal dément fortement. "Je suis en colère et triste parce qu'Itai ne reviendra plus. Le gouvernement n'a pas fait tout ce qu'il pouvait, et il ne fait toujours pas tout ce qu'il peut. De toute évidence, le Hamas n'est pas le meilleur partenaire avec qui négocier, mais nous voulons qu'ils reviennent, et nous voulons qu'ils reviennent vivants", termine-t-elle.

En Israël, en particulier à Jérusalem et Tel-Aviv, de nombreuses manifestations afin de montrer le mécontentent d'une partie de la population envers le gouvernement en général, et Benjamin Netanyahou en particulier, sont organisées.

Article original publié sur BFMTV.com