Début du procès de onze militants des droits humains en Turquie

ISTANBUL (Reuters) - Le procès de onze militants des droits de l'homme dont l'arrestation en juillet dernier avait suscité l'inquiétude des Occidentaux et envenimé les relations entre Ankara et Berlin s'est ouvert mercredi devant un tribunal d'Istanbul.

Parmi les prévenus figurent la directrice d'Amnesty International pour la Turquie, Idil Eser, le président d'Amnesty Turquie, Taner Kiliç, ainsi qu'un ressortissant allemand, Peter Frank Steudtner, et un ressortissant suédois, Ali Gharavi.

Ils sont accusés d'appartenance ou d'aide à une organisation terroriste armée et risquent jusqu'à quinze ans de prison.

Les prévenus, parmi lesquels huit sont toujours en détention, ont été arrêtés alors qu'ils participaient à un atelier sur la sécurité numérique sur une île près d'Istanbul.

"C'est soi-disant le procès de défenseurs des droits de l'homme ayant assisté à un atelier sur une île à Istanbul, mais c'est en fait le procès du système judiciaire turc et des autorités turques", a déclaré John Dalhuisen, directeur d'Amnesty pour l'Europe et l'Asie centrale, à l'extérieur du tribunal.

La police a bouclé la place où se trouve le palais de justice d'Istanbul, dans le quartier central de Caglayan, où de nombreux journalistes étaient présents.

Depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016 en Turquie, les autorités turques ont placé en détention plus de 50.000 personnes et suspendu de leurs fonctions 150.000 autres.

Les pays occidentaux soupçonnent le président Recep Tayyip Erdogan de se servir de cette tentative de putsch comme prétexte pour faire taire toute dissidence.

(Ece Toksabay; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)