Yahoo Actualités Débattre avec Le Pen avant les européennes, le “recours désespéré” de Macron
Une réédition de 2022 peut-elle sauver les meubles en 2024 ? C’est la question que l’on se pose actuellement à l’Élysée, écrit La Vanguardia à Barcelone. “Très inquiet” de l’échec annoncé face au Rassemblement national aux élections européennes du 9 juin, Emmanuel Macron songe à organiser un débat avec Marine Le Pen, rapporte le quotidien espagnol, reprenant une information évoquée le 12 mai par La Tribune du Dimanche.
Le camp présidentiel reste en retard dans les sondages. Le chef de l’État “serait encore plus affaibli politiquement pour la fin de son deuxième mandat” en cas de déroute électorale, rappelle le quotidien. Alors que, dès aujourd’hui, gouverner sans majorité absolue au Parlement s’avère être un “exercice pénible, semé d’embûches”.
Humiliation cuisante
“Un face-à-face avec Le Pen donnerait à Macron l’occasion de montrer aux électeurs les contradictions de l’extrême droite et la faiblesse de son message populiste, explique le quotidien. Mais ce pari ne serait pas sans risques, car il serait interprété comme le recours désespéré d’un président en graves difficultés. Si malgré tout le RN l’emporte largement, l’humiliation pour Macron n’en sera que plus cuisante.”
Malgré tout, pour le camp Macron, le jeu pourrait en valoir la chandelle, à en croire La Vanguardia. Il y a les précédents encourageants du débat Mitterrand-Séguin avant le référendum sur le traité de Maastricht en 1992, ou encore la forte implication personnelle de Nicolas Sarkozy lors de la campagne de l’élection européenne de 2009. De plus, un débat Macron-Le Pen qui suivrait celui de Gabriel Attal-Jordan Bardella, annoncé pour le 23 mai, pourrait véritablement “renverser la dynamique de la campagne”.
En attendant, en France, les spéculations vont bon train dans la presse, observe le correspondant Eusebio Val. Mais aucun n’est favorable au locataire de l’Élysée. Entre la perspective d’une dissolution à l’automne ou d’une motion de censure de la droite, “tous les scénarios sont complexes pour le président”.
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