Débarrasser les gens de leur peur des araignées
[Toutes les semaines, nous publions un contenu de la série “En vrai, c’est comment” de Die Zeit, qui présente de courts témoignages. Cette semaine : une thérapeute qui travaille sur la peur des araignées.]
Les personnes qui s’inscrivent à ma thérapie souffrent souvent depuis longtemps.
En général, les araignées nous dégoûtent un peu, mais les gens qui en ont la phobie font tout pour ne pas en rencontrer.
Même si cela signifie ne plus rien faire de sympa, par exemple s’installer sur son balcon.
Rien que l’idée de tomber sur une araignée les fait transpirer.
Une phobie irrationnelle
Il y a des personnes qui refusent d’habiter au rez-de-chaussée, d’autres qui appellent les pompiers parce qu’elles ont trouvé une araignée dans leur chambre.
La phobie des araignées est irrationnelle et n’a rien à voir avec le danger réel.
Mes collègues et moi tentons de faire disparaître cette peur en proposant des séances de groupe de quatre heures. Ça aide de savoir qu’on n’est pas seul.
Les femmes sont clairement majoritaires. On incite encore les garçons à se confronter à leur peur et à mettre leur courage à l’épreuve.
Au début, les participants racontent ce qui leur fait peur chez l’araignée.
Pour certains, ce sont ses longues pattes ; pour d’autres, le fait qu’elle puisse les attaquer ou grimper dans leur bouche pendant la nuit.
Notre biologiste explique que les araignées évitent l’homme, ne sautent pas, et ne peuvent parcourir que de courtes distances, toujours vers l’avant.
Puis je projette des photos de ces animaux sur l’écran. Bien sûr, je l’annonce.
Les personnes doivent étudier leur réaction, déterminer comment se manifeste leur panique – face à cette simple photo – et sentir qu’elles peuvent la contrôler.
Toucher, observer, comprendre
Plus tard, elles doivent toucher des peaux d’araignée et prendre dans la main des araignées mortes.
Ensuite j’apporte les boîtes en plastique transparentes contenant des araignées vivantes.
Nous les avons rapportées de chez nous et les gardons dans des terrariums dans la cave de l’Institut de psychologie. C’est une doctorante qui les nourrit.