Débarrassée du coronavirus, Wuhan entame sa seconde vie

Du haut de ses deux mille ans d'histoire, la tour de la Grue jaune domine le fleuve Yang-Tsé-Kiang, le plus long fleuve d'Asie, et la ­colline du Serpent sur laquelle elle est ­juchée. Aux abords du monument, l'un des joyaux de Wuhan, près de 2 000 touristes venus de toute la Chine se pressent ce jour-là. Des retraités du Henan, casquette rouge et masque sous le menton, tentent bruyamment de couper la longue file d'attente pour accéder au dernier étage de la tour. Un peu plus loin, des familles font la queue pour faire sonner la grande cloche du temple, symbole de bonne fortune. Comme si la mégapole de 11 millions d'habitants où est né le Covid n'était plus synonyme de malchance. Comme si, aujourd'hui, elle était même la ville la plus fréquentable de Chine.

Entre deux grappes de visiteurs collés les uns aux autres, Jang Meng, la responsable du site, jubile : "Nous avons 40 % de visiteurs de plus que l'an dernier, on doit même refuser du monde !" L'entrée rendue gratuite explique en partie ce succès. Mais pas seulement. Quand on arrive à Wuhan, l'épidémie semble n'être qu'un lointain souvenir. Le port du masque n'est pas obligatoire dans la rue, les contrôles incessants de température et les applications de traçage électronique, omniprésents à Pékin, n'ont plus cours dans la capitale du Hubei. "Je me sens vraiment en sécurité ici, explique une touriste venue de la province du Shandong, à plus de 1.000 kilomètres. On peut aller partout. Ce n'est pas du tout comme je l'imagina...


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