Ce détail sur la prothèse du premier astronaute handicapé pourrait l’empêcher d’aller dans l’espace
ESPACE - Il est censé devenir le premier « parastronaute » au monde à aller dans l’espace. John McFall, 42 ans, a été sélectionné en novembre 2022 pour faire partie de la nouvelle promotion de l’Agence spatiale européenne (ESA).
Qui est John McFall, le premier astronaute handicapé européen ?
Tout comme Sophie Adenot, la Française qui doit succéder à Thomas Pesquet, John McFall a pour objectif d’aller sur la Station spatiale internationale (ISS). Mais ses chances pourraient être compromises à cause de sa prothèse, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de l’article.
Possible intoxication de l’équipage
Le Britannique a perdu sa jambe droite à 19 ans dans un accident de moto. Mais ceci ne l’a pas empêché de faire une carrière de sprinter paralympique et il remporte même la médaille de bronze au Jeux de Pékin en 2008 sur l’épreuve du 100 mètres.
Depuis novembre 2022, l’espace est son nouvel objectif. Mais comme il sera également le premier parastronaute au monde, il doit effectuer toute une batterie de tests pour que l’ESA s’assure de la faisabilité d’une mission pour une personne en situation de handicap.
C’est lors de l’un de ces tests que les scientifiques se sont rendu compte que le plus gros problème d’une mission vers l’ISS pourrait être la prothèse en elle-même. En effet, comme le rapporte The Telegraph, celle-ci est composée de fibres de carbone, de résine et de mousse faites avec des polymères, des matériaux qui pourraient se révéler toxiques pour l’équipage dans l’espace.
« Ces matériaux vont continuer à dégager des gaz jusqu’à un certain point et dans un environnement comme l’ISS, où l’air est constamment recyclé, toute quantité significative de gaz provenant de ces matériaux va s’amplifier dans le temps puisqu’ils ne seront pas filtrés », explique John McFall au journal britannique.
Se passer de la prothèse ?
L’ESA pensait d’abord que le parastronaute pourrait se passer de sa prothèse dans la station, du fait du manque de gravité. Mais des tests effectués ont montré que John McFall gardait tout de même un meilleur équilibre avec celle-ci. Or, il est important que les spationautes puissent se déplacer et évacuer rapidement en cas d’urgence.
L’autre aspect à prendre en compte est l’effet de la microgravité sur le corps. En effet, les spationautes doivent régulièrement faire du sport pour entretenir les muscles du corps qui sont moins sollicités puisqu’ils flottent dans l’habitacle. Les missions au sein de l’ISS durent en moyenne 6 mois durant lesquels les astronautes perdent 20 à 30 % de leur masse musculaire. Il faut donc s’assurer que la prothèse de John McFall soit toujours adaptée, même avec une perte de muscle.
L’ESA doit donc encore effectuer des tests pour vérifier que tout se passera bien pour le parastronaute s’il part en mission. L’agence a jusqu’à fin 2025 pour dresser un bilan, qui doit ensuite être présenté aux ministres européens. Ce sont ces derniers qui auront le mot de la fin et décideront ou non de financer la mission.
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