Ce député RN dénonce les poulets d’élevages venant d’Ukraine en publiant une photo prise… en Bretagne

Le député RN Philippe Ballard à l’Assemblée le 31 octobre 2023. (Photo by EMMANUEL DUNAND / AFP)
EMMANUEL DUNAND / AFP Le député RN Philippe Ballard à l’Assemblée le 31 octobre 2023. (Photo by EMMANUEL DUNAND / AFP)

POLITIQUE - De l’importance de bien illustrer son propos. Le député Rassemblement national (RN) Philippe Ballard a critiqué le mercredi 20 mars sur X l’accord conclu au parlement européen sur les importations agricoles ukrainiennes en dénonçant une concurrence déloyale. Le tout accompagné d’une photo avec pour légende « Exemple d’élevage de poulets en Ukraine ».

Crise agricole : l’UE plafonne les importations ukrainiennes sur les volailles, les œufs et d’autres produits

Sauf que la photo en question est l’exemple d’un élevage français. Breton plus précisément, puisqu’il s’agit d’une photo de l’AFP prise par Fred Tanneau le 7 août 2012 à Plougoulm (Finistère). Elle est régulièrement utilisée dans des articles dénonçant les conditions d’élevages.

Capture d’écran du tweet de Philippe Ballard, supprimé au lendemain de sa publication.
Capture d’écran du tweet de Philippe Ballard, supprimé au lendemain de sa publication.

L’erreur de l’élu RN (pourtant ancien journaliste) a été pointée sur le réseau social. « Incompétence et mauvaise foi dans un seul tweet : L’accord sur les produits agricoles ukrainiens comprend des clauses robustes pour protéger nos agriculteurs. Par ailleurs, la photo est celle d’un élevage de volailles en Vendée. Le RN raconte n’importe quoi », a taclé l’eurodéputée du camp présidentiel Nathalie Loiseau. Philippe Ballard a depuis supprimé son tweet ce jeudi après-midi.

Philippe Ballard réagissait à l’accord conclu entre les États de l’UE et le Parlement européen. Il consiste à plafonner certaines importations agricoles d’Ukraine exemptées de droits de douane, comme les volailles, mais aussi les œufs, le sucre, l’avoine, le maïs et le miel. Toutefois, certaines céréales comme le blé et l’orge ont été exclus de l’accord, ce que les organisations agricoles jugent inacceptables.

Les volumes d’importations dédouanés sont calculés sur les niveaux moyens des produits importés par l’UE en 2022 et 2023. Au-delà du plafond, des droits de douane seront automatiquement réimposés. Mais les organisations agricoles souhaitent un changement de la période de référence. Les volumes d’importations de 2022 et 2023 sont importants puisque les règles avaient été assouplis pour soutenir Kiev après l’invasion russe déclenchée en 2022.

« Il y a un certain nombre d’avancées, mais elles ne sont pas suffisantes (...) il y a un sujet sur le blé », a regretté ce 21 mars le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, assurant que « le travail va se poursuivre (car) on n’est pas au final ».

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