Les démocraties gagnent toujours la guerre

Winston Churchill, Premier ministre britannique, et Franklin Delano Roosevelt, président des États-Unis (à droite), au Québec en 1944.   - Credit:World History Archive/Abaca
Winston Churchill, Premier ministre britannique, et Franklin Delano Roosevelt, président des États-Unis (à droite), au Québec en 1944. - Credit:World History Archive/Abaca

Les démocraties passent pour être antinomiques de la guerre. Qu'elles tiennent tête à une autocratie en employant le même vocabulaire suscite moquerie et dérision. Y compris, d'ailleurs, au sein d'un même pays ; car, contrairement à ce que l'on répète, dans une démocratie, où la parole est libre, les guerres ne fédèrent pas, elles divisent. C'est le lot de la liberté.

Depuis la Révolution française, la démocratie et le libéralisme passent auprès de certains pour un dérèglement de la juste marche du monde. Au XIXe siècle, la réputation de la modernité évolue ; elle finira par incarner la décadence, la « féminisation » – ce sont les mots de Nietzsche –, l'exaltation de passion basse, molle, l'affairisme triomphant. Comment un tel régime pourrait-il rivaliser avec des monarchies somptueuses, scintillantes, pour ainsi dire dorées pour l'éternité, avec son cortège de fées ?

Le libéralisme, objet d'attaques

Il ne s'agit pas ici de comparer les qualités morales de la démocratie et de l'autocratie, catégories au sein desquelles cohabitent gammes et nuances, mais les idées que l'une et l'autre se font d'elles-mêmes. La Première Guerre mondiale met un terme à la querelle : l'Angleterre, la France, les États-Unis soumettent par la force les casques à pointe et les plumets de l'empire d'Allemagne et d'Autriche, soit deux des plus vieilles dynasties d'Europe.

À LIRE AUSSI Hugo Micheron : « La désinformation est une guerre mondiale contre la démocratie » Dans les années 193 [...] Lire la suite