Côte d’Ivoire : après eux le déluge ?

La commission électorale ivoirienne vérifiant les résultats de Cocody, à Abidjan, le 26 octobre.

La réélection d’Alassane Dramane Ouattara (dit «Ado») à la tête de la Côte d'Ivoire, avec plus de 83% des voix, ne s’est pas jouée dimanche dernier dans les urnes, mais il y a déjà plusieurs mois de cela, dans le cœur historique de cette ex-colonie française, en «pays baoulé».

En septembre 2014, le président sortant a rendu visite à son «aîné» et «frère», l’ancien président Henri Konan Bédié (1995-1999), dans son fief de Daoukro (centre du pays). Quatre jours de palabres, de promesses d’investissements dans la région et d’hommages appuyés afin d’obtenir son soutien, dès le premier tour de la présidentielle.

Un coup gagnant, qui explique le «coup KO» (victoire dès le premier tour) qui a suivi pour Ouattara lors de ce scrutin présidentiel. Contrairement à l’élection de 2010 où il avait concouru, Bédié a appelé à voter dès le premier tour pour son «petit frère» en décidant de ne pas présenter de candidat. Une décision qui a fait tanguer le vieux parti fondé par Félix Houphouët-Boigny et poussé quelques-uns de ses caciques à entrer en dissidence.

Mais le «Vieux» Bédié a de l’autorité, de l’expérience et des moyens (financiers) pour éteindre les feux de la contestation. A l’arrivée, les dissidents n’ont pas pesé bien lourd dans les urnes face au rouleau compresseur de la campagne bien huilée de Ouattara, et des consignes de vote données par le patron du PDCI. Or ce parti, véritable colonne vertébrale du pays, représente au moins un tiers de l’électorat local. Autant que les ethnies issues du Nord, tout acquises à «Ado». Au final, le président sortant, Alassane Ouattara, l’emporte à l’issue d’un véritable plébiscite : non pas avec les deux tiers des suffrages exprimés, mais plus des trois-quarts !

Faut-il s’en réjouir ? De prime abord, on ne peut que se féliciter d’une élection sans violence en Côte d’Ivoire. Surtout si l’on se remémore la crise post-électorale de 2011 qui a provoqué la mort d’au moins 3000 personnes et ruiné le pays. En cinq ans, le successeur de (...)

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