Cyprien Sarrazin, vainqueur à Kitzbühel, revient de loin physiquement, et c’est grâce à son mental

Le skieur Cyprien Sarrazin a remporté la course la plus mythique du championnat du monde et il le doit à son mental.
BARBARA GINDL / AFP Le skieur Cyprien Sarrazin a remporté la course la plus mythique du championnat du monde et il le doit à son mental.

SPORT - La révélation de l’hiver en ski, c’est lui, et il le doit à son mental. Le skieur français Cyprien Sarrazin a expliqué qu’il avait eu cette année un « déclic dans la tête » qui lui a permis d’enfin « s’autoriser à gagner ». Et ça semble fonctionner : il vient de remporter ce vendredi 19 janvier la première descente de Kitzbühel, en Autriche, offrant ainsi à la France sa première victoire depuis 27 ans sur la mythique « Streif », comptant pour la coupe du monde de ski.

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Ancien géantiste reconverti à la vitesse il y a à peine plus d’une saison, le skieur du Dévoluy de 29 ans vit un hiver fou en alternant premières et deuxièmes places sur les cinq dernières courses - deux victoires en descente et en super-G en plus de la « Streif » - qu’il a terminées depuis fin décembre. Un nouveau statut qu’il assure « vivre bien et sereinement ».

« Je me suis prouvé et j’ai prouvé à tout le monde que je pouvais être à cette place-là, c’est juste du kiff », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse mercredi soir à Kitzbühel. Et pour franchir cet immense cap et rivaliser avec les meilleurs skieurs du monde, il a « juste bossé dans la tête ».

Un psychologue et une préparatrice mentale

« Je ne voulais plus galérer autant », raconte celui qui a enchaîné problèmes personnels et blessures la saison dernière. Il décide alors de se faire accompagner d’un psychologue : « Quand j’ai commencé à être bien dans ma vie, je n’avais plus besoin de travailler sur les skis. »

Également accompagné d’une préparatrice mentale, c’est elle qui, avant sa victoire à Bormio fin décembre, lui a dit qu’il « avait le droit d’être à (sa) place et d’aller gagner ». Il explique : « Je ne m’étais jamais autorisé à gagner, j’ai toujours eu le syndrome de l’imposteur et là elle me dit ça et trois jours après, bim, le déclic a eu lieu dans la tête. »

Ce syndrome de l’imposteur il l’impute aux pistes sur lesquelles il a goûté à la glisse, selon ce portrait du journal l’Équipe. Alors qu’il a grandi dans le petit village de Montmaur, 500 habitants, dans les Hautes-Alpes, le jeune Cyprien s’entraîne dans les stations de La Joue-du-Loup et de Super-Dévoluy qui « ne ressemblent en rien à des usines à champions », selon le quotidien sportif. « Les enfants du minuscule club de Veynes, où Sarrazin a débuté, ne portent pas d’uniforme siglé et les reliefs des alentours semblent bien éloignés des terribles pentes du circuit mondial », explique-t-il.

Après sa performance en Autriche, le skieur a déclaré : « Ça n’a pas été le run parfait, loin de là. Mais en bas je me sentais très bien physiquement, j’y suis allé avec le cœur. » Au classement général de la coupe du monde de ski, il se classe deuxième, derrière le suisse Marco Odermatt.

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