Cyclisme: "Le Giro, c'est du romantisme", Madiot savoure le maillot rose d'Armirail

Cyclisme: "Le Giro, c'est du romantisme", Madiot savoure le maillot rose d'Armirail

Bruno Armirail a tout de l’anti-héros. Parce qu’il n'a gagné qu'une seule course dans sa carrière professionnelle, parce qu’il connaît mieux que quiconque ses limites et parce qu’il pense d’abord à ses leaders avant d’imaginer jouer sa carte perso. Du haut de ses 29 ans, cet équipier dévoué s’attendait sans doute à tout sauf à ça au moment de prendre le départ du Giro. Ça, c’est ce maillot rose qui est tombé sur ses épaules à la surprise générale à l’issue de la 14e étape samedi. Une première pour un Français depuis Laurent Jalabert en 1999. En se glissant dans une échappée de 27 coureurs qui a rallié l’arrivée avec plus de 21 minutes d’avance sur le peloton, le natif de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) a pris la tête du classement général.

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"Le Giro offre une part de magie"

Le voilà propulsé en pleine lumière avec ce nouveau statut de leader, lui qui possède désormais 1 minute et 41 secondes d’avance sur le Gallois Geraint Thomas, vainqueur du Tour de France 2018. Le genre de belle histoire dont raffole le cyclisme et plus particulièrement le Tour d’Italie. "Il y a eu des circonstances de courses, mais il était là le bon jour, au bon moment", savoure Marc Madiot, son manager chez Groupama-FDJ et membre des Grandes Gueules du Sport sur RMC. "Le Giro permet des moments qu’on ne rencontre pas sur d’autres courses par étapes comme le Tour de France, dit-il. Le Giro est plus décalé dans son fonctionnement, il y a peu de place pour le romantisme sur le Tour de France. Le Giro offre des perspectives, du romantisme et une part de magie. C’est plus structuré sur le Tour de France, alors qu’il y a des ouvertures sur le Giro."

Pas question pour autant de s’enflammer. Armirail, l’habituel soldat de Thibaut Pinot, sait qu'il ne pourra pas rivaliser du jour au lendemain avec les Geraint Thomas, Primoz Roglic et autres Joao Almeida. Mais l’essentiel est ailleurs. "On ne va pas changer notre stratégie de course, on sait ce qui arrive dans les prochaines étapes. On va être poli, mais on n’a pas non plus une équipe exceptionnelle pour ce type de terrain, on va faire honneur au maillot. Pour Bruno, il faut profiter du moment, de l’instant, il va être le pôle d’attraction de la course. C’est un coureur de l’ombre, mais aujourd’hui, il va devenir un autre homme, un sportif connu et reconnu, ça va marquer sa vie personnelle et de sportif. Je lui ai dit que j’étais fier de lui et que j’étais content pour lui", témoigne Madiot, qui conseille surtout à son coureur de ne rien oublier de ces instants uniques.

"Pour l’avoir vécu à titre personnel, on change quand on endosse un maillot distinctif. Je suis devenu un autre coureur quand j’ai eu le maillot de champion de France. C’est la même chose pour le maillot rose ou le maillot jaune. Bruno va être transformé, il va être un autre homme pour au moins une journée. Quand vous avez le maillot rose ou le maillot jaune, c’est de la magie", appuie Madiot, aussi fier que ravi pour ce gregario au parcours cabossé. Avant le maillot rose, avant aussi son titre de champion de France du contre-la-montre décroché l’an dernier, il y a eu les débuts pros au sein de l’équipe de l’Armée de Terre, une terrible chute en 2015, un retour dans le monde amateur, puis une arrivée chez Groupama-FDJ, d’abord en tant que stagiaire. Ce dimanche, il tentera de défendre sa nouvelle tunique entre Seregno et Bergame, lors d'une 15e étape aux airs de petit Tour de Lombardie.

Article original publié sur RMC Sport