Cyberharcèlement: que risque Booba s'il continue à publier des messages visant Magali Berdah?

Cyberharcèlement: que risque Booba s'il continue à publier des messages visant Magali Berdah?

Au lendemain de la mise en examen de Booba pour cyberharcèlement, les avocats de Magali Berdah ont saisi mardi le juge d'instruction contre le rappeur qu'ils accusent d'avoir redémarré sa campagne contre la patronne de l'agence d'influenceurs Shauna Events.

Dans ce courrier adressé au magistrat instructeur dont l'AFP a eu connaissance, Mes David-Olivier Kaminski, Antonin Gravelin-Rodriguez et Rachel-Flore Pardo listent quatre publications de Booba diffusées sur les réseaux sociaux depuis sa mise en examen, nouveaux vecteurs d'après eux de son cyberharcèlement.

"La volonté de faire du mal et de détruire doivent cesser. L'institution judiciaire ne peut traiter M. Elie Yaffa (NDLR: le vrai nom de Booba) autrement que comme n'importe quel mis en examen qui ne respecte pas son contrôle judiciaire", indique le courrier.

Un communiqué dénonçant les "manipulations" de Berdah

Contactés par BFMTV, les avocats confirment avoir écrit au juge d'instruction avec des captures d'écran montrant, selon eux, que le rappeur s'en prend toujours à Magali Berdah sur les réseaux sociaux.

Ce mardi, celle-ci s'est dit "soulagée" de la mise en examen de Booba, mais a regretté la poursuite de ses messages. "Je me suis dit: 'enfin, je vais pouvoir retrouver un semblant de vie normale'. Et malgré ça, non, il a repris son Twitter hier soir", a-t-elle déclaré sur BFMTV.

Sur le compte X (ex-Twitter) du rappeur, on trouve ce mardi soir un partage du passage de l'agente sur RMC, un communiqué dénonçant "ses constantes manipulations médiatiques, ses mensonges et ses larmes de crocodile" et un partage d'un message qui dénonce le "parti pris pour Magali Berdah sur CNews et RMC".

Depuis la mise en examen du rappeur lundi, Magali Berdah a reçu "des dizaines" de messages "de haine et de menaces" de la part d'internautes en seulement une journée, ont aussi dénoncé ses avocats dans un second courrier adressé mardi après-midi au magistrat instructeur, selon l'AFP. "La communauté de Booba ne te lâchera pas", résume ainsi un internaute.

Interdiction d'entrer en contact avec l'agente

L'artiste a été mis en examen pour harcèlement moral aggravé ce lundi. Il a été placé sous contrôle judiciaire et a interdiction d'entrer en contact avec Magali Berdah.

Depuis 2022, il publie quasi-quotidiennement, sur X notamment, des messages dénonçant les mauvaises pratiques commerciales de certains influenceurs (promotion de contrefaçons, publicités qu'il juge frauduleuses...).

Ces publications peuvent être des appels à témoignages ou des alertes sur certaines publicités, mais aussi des attaques plus personnelles visant Magali Berdah notamment. L'enquête a identifié au moins 487 messages sur les réseaux sociaux de Booba visant directement l'agente.

Le respect du contrôle judiciaire en question

"Nous, on veut surtout que cela cesse immédiatement maintenant !", a déclaré David-Olivier Kaminski, l'un des avocats de Magali Berdah, à BFMTV. Si le parquet estime que les nouveaux messages peuvent constituer une infraction, il pourra saisir le juge d'instruction d'une nouvelle enquête ou d'un réquisitoire supplétif à l'enquête en cours.

Et si le magistrat instructeur constate un non-respect de son contrôle judiciaire, il pourrait rappeler Booba à ses obligations, alourdir celles-ci ou demander son placement en détention provisoire.

"Je dénonce des faits"

Le rappeur conteste tout harcèlement de sa part et dit se voir comme un "lanceur d'alerte" sur les pratiques de certains influenceurs. "Je ne considère pas que c’est de l’agressivité. Je dénonce des faits. C’est un combat de sa parole contre la mienne. C’est un vrai travail, un vrai combat", a-t-il déclaré au juge d'instruction, selon une source proche du dossier.

Outre l'instruction visant Booba, 28 personnes seront jugées entre novembre et janvier à Paris pour cyberharcèlement aggravé, menaces de mort ou encore menaces de crime à l'encontre de Magali Berdah.

Le rappeur dément toute responsabilité auprès de sa communauté de plus de six millions de personnes sur X. "Quand je tweete, c’est moi, mais ce qui se passe après je n’estime pas en être responsable. Quand je fais un tweet, je m’exprime à titre personnel sur mon réseau, et je ne pense pas à s’il va être repris ou pas, je ne suis pas au contrôle de l’effet boule de neige", a-t-il dit au juge d'instruction. La peine encourue pour cyberharcèlement moral est de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.

Article original publié sur BFMTV.com