Cyberharcèlement : Magali Berdah soutenue par la ministre Isabelle Rome

Dans Le Monde, la papesse de l’influence et de la téléralité livre son calvaire face aux attaques en ligne quotidiennes des fans de Booba.
CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP Dans Le Monde, la papesse de l’influence et de la téléralité livre son calvaire face aux attaques en ligne quotidiennes des fans de Booba.

CYBERHARCÈLEMENT - « Nous ne laisserons rien passer ». Souvent surnommée la « papesse de la téléréalité », Magali Berdah a été publiquement soutenue ce samedi 7 janvier par Isabelle Rome, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Une marque de solidarité qui fait suite à la déferlante de haine en ligne de fans de Booba contre la quadragénaire.

Dans un article du Monde, ce samedi, Magali Berdah y confie son quotidien après huit mois de cyberharcèlement de la part de nombreux membres de la communauté du rappeur. Un récit du calvaire de la patronne de l’agence d’influenceurs Shauna Events, auquel s’ajoute désormais un nouvel élément : le manque de soutien de la « sphère politique et médiatique » pour Magali Berdah, comme le souligne le journal. Quotidiennement harcelée malgré l’ouverture d’une enquête, elle se sent contrainte de sortir de son silence médiatique pour alerter sur son sort.

Et tout de suite, Isabelle Rome s’est manifestée. La ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances a apporté « tout [s]on soutien à Magali Berdah qui fait face à des attaques antisémites et sexistes depuis trop longtemps ».

« La justice fait son travail. Nous ne laisserons rien passer », assure encore sur Twitter la ministre, partageant au passage l’article du Monde.

Une première réaction attendue, dans l’attente des suites judiciaires de ce qui est sans doute la plus grosse affaire de cyberharcèlement en France. Ouverte, en juillet 2022, l’enquête faisant suite à la plainte de Magali Berdah pour cyberharcèlement compte à ce jour 23 personnes interpellées. 17 ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel suite à l’enquête diligentée par le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris.

« C’est le harcèlement en meute, la misogynie et l’antisémitisme qui gagnent »

Au sein de cet article, Magali Berdah explique avoir été obligée de déménager et de déscolarisé sa fille de 11 ans en raison des lourdes répercutions de la haine déversée en ligne par Booba et une frange active de ses fans sur les réseaux sociaux.

« Toutes les semaines, quasiment, depuis huit mois, il balance un dossier sur moi. Je vis à son rythme. Il a balancé mon adresse, m’a mise en scène sur un fauteuil roulant, m’a accusée de lui envoyer le Mossad, d’être islamophobe… Alors que je le suppliais sur Twitter d’arrêter, il m’a répondu : ’Plus tu souffres, plus ça m’excite’ », relate-t-elle. Elle raconte aussi l’isolement provoqué par ce flot de haine : « Il m’a tellement diabolisée qu’aujourd’hui je me retrouve seul ».

Au total, ce sont plus d’une centaine de milliers de messages qui ont été envoyés sur les différentes messageries et réseaux sociaux de Magali Berdah. Le journal dénombre une sextape réalisée avec un deepfake, des insultes antisémites, des messages audio la menaçant, elle et ses filles, de mort et de viol, des incitations au suicide, ou encore des fake news.

« Magali Berdah, comme les femmes violées auxquelles on reprochait leurs jupes trop courtes ou d’avoir trop bu, ne correspond pas à l’image de la ’bonne victime’. Pire, on porte aux nues le harceleur. C’est le harcèlement en meute, la misogynie et l’antisémitisme qui gagnent. Voilà le message que le traitement de cette affaire envoie à la jeunesse », ajoute l’avocate de Magali Berdah, Rachel-Flore Pardo.

Booba ne souhaite pas communiquer au sujet de cette affaire avant la fin du mois de janvier. Le 6 septembre, une autre enquête avait été ouverte pour « pratiques commerciales trompeuses » contre Shauna Events, l’agence d’influenceurs de Magali Berdah, à la suite d’une plainte formulée par le rappeur Booba. Ce qui avait contribué à convaincre nombre de ses fans de s’en prendre à la « papesse de la téléréalité » et les méthodes des « influvoleurs ».

À voir également sur Le HuffPost :

Lire aussi