Dans la cuisine d’un Prix Nobel

“Certains font des économies, d’autres du shami.Le récit commence par le souvenir d’un voyage en train agrémenté de batata bhaji (un curry de pommes de terre), se poursuit par l’évocation de l’économiste britannique Nassau William Senior (1790-1864), explore le rapport à l’épargne de quelques groupes ethniques d’Inde, et s’achève sur la recette du shami kebab (des galettes épicées à la viande et aux lentilles).

C’est une plongée dans les fourneaux d’un économiste que The Times of India propose chaque mois, avec des chroniques signées Abhijit Banerjee, corécipendiaire du prix Nobel d’économie en 2019 (ou prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel), avec sa femme, la Française Esther Duflo, et l’Américain Michael Kremer pour leurs travaux sur la réduction de la pauvreté dans le monde.

“La cuisine et l’alimentation sont souvent au cœur des réflexions d’Abhijit Banerjee”, décrit le quotidien en langue anglaise, qui publie les textes de l’économiste dans son édition dominicale et (pour la plupart) en accès libre sur son site. “L’économiste estime que lorsqu’on se met à penser à ce que l’on va manger au dîner, cela conduit à aborder des questions touchant à la consommation, à la production et à la distribution des aliments, ainsi qu’à leur lien intime avec les grandes problématiques économiques. Sa chronique traite de l’alimentation et de la pensée, du plaisir et de la responsabilité, de la nourriture mondiale et du goût indien.”

Réception mondaine

Illustrées par la Française Cheyenne Olivier – à qui Abhijit Banerjee avait confié les dessins d’un livre de recettes paru en 2019 –, les chroniques de l’économiste indien sont généralement ponctuées de souvenirs personnels. Comme dans ce texte intitulé “Le temps du sharbat, par-delà la nécessité de survivre à des étés toujours plus caniculaires”, où le jus de fruits glacé sert de prétexte à une réflexion sur les vagues de chaleurs extrêmes que connaît l’Inde, la gabegie énergétique des climatiseurs et le besoin de construire des abris dans les grands centres urbains. La table n’est jamais loin : “On pourrait y trouver un étal proposant des produits à la fois bon marché et délicieux, comme du nimbupani [une boisson fraîche à base de jus de citron] avec un soupçon de kala namak [sel noir], des tartes et du sharbat”.

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