Les Cubains votent la légalisation du mariage homosexuel et de la GPA

Un homme vote dans un bureau de vote lors du référendum sur le nouveau Code de la famille à La Havane, le 25 septembre 2022. - YAMIL LAGE / AFP
Un homme vote dans un bureau de vote lors du référendum sur le nouveau Code de la famille à La Havane, le 25 septembre 2022. - YAMIL LAGE / AFP

L'autorité électorale de Cuba a annoncé lundi que le nouveau code de la famille, qui inclut le mariage homosexuel et la gestation pour autrui, a été "approuvé" par référendum, précisant que les résultats partiels donnant 66% de suffrages favorables étaient "irréversibles".

"Le code des familles a été approuvé par le peuple", les votes décomptés montrant une "tendance irréversible", a déclaré la présidente du Conseil électoral national (CEN), Alina Balseiro, à la télévision d'État.

Selon des résultats presque définitifs, la participation s'est établie à 74,01%, avec 66,87% en faveur du texte, et 33,13% contre, rapporte le CEN. Les résultats de 36 circonscriptions n'étaient pas encore connus en raison d'intempéries qui ont frappé l'est de l'île.

La nouvelle loi devait obtenir plus de 50% pour être approuvée et entrer en vigueur.

Nouveaux droits pour les parents et les enfants

Le texte, qui remplace désormais l'ancien code de la famille datant de 1975, est un des plus progressistes d'Amérique latine en matière de droits sociétaux.

Il définit le mariage comme l'union de "deux personnes", légalisant ainsi le mariage homosexuel, et autorise l'adoption homoparentale.

Il renforce les droits des enfants, des personnes âgées et des handicapés, et introduit la possibilité de reconnaître légalement plusieurs pères et mères, outre les parents biologiques.

Il autorise enfin la gestation pour autrui "solidaire", à savoir sans fins lucratives.

Un référendum extraordinaire et critiqué

Quelque 8,4 millions de Cubains ont été appelés dimanche à répondre par oui ou par non à la question: "Êtes-vous d'accord avec le code des familles ?".

Largement soutenu par le gouvernement, le vote en faveur du "oui" a fait l'objet d'une intense campagne officielle, dans la rue, à la télévision et sur les réseaux sociaux.

C'était la première fois que les Cubains étaient appelés à se prononcer sur une loi par référendum, ce type de scrutin étant jusque-là réservé aux textes constitutionnels.

Avant le scrutin, des oppositions s'étaient exprimées du côté des milieux conservateurs et de l'Eglise. Plus surprenant, des progressistes avaient appelé à boycotter le scrutin, un moyen pour l'Etat de promouvoir à peu de frais des avancées de société, selon eux.

Ils rappellent également que l'opposition politique est illégale à Cuba et qu'en temps normal, les citoyens n'ont aucun moyen d'influer sur la vie du pays.

Article original publié sur BFMTV.com