A Cuba, des dissidents hors de prison mais pas vraiment libres

LA HAVANE (Reuters) - La plupart des 53 dissidents cubains qui sont sortis de prison aux termes de l'accord conclu le mois dernier avec les Etats-Unis ne sont pas vraiment libres, ont déclaré mardi des dirigeants de l'opposition. "Ils ont une épée de Damoclès au-dessus d'eux", a déclaré Rafael Molina, dirigeant de l'Union patriotique de Cuba (UNPACU), la principale organisation d'opposition dans l'île. Environ un tiers des 38 personnes relâchées la semaine dernière ne font l'objet que d'une "libération conditionnelle" et doivent donc se rendre périodiquement devant le tribunal qui s'occupe de leur cas, a précisé la Commission cubaine des droits de l'homme et de la réconciliation nationale. Un autre tiers a été autorisé à purger sa peine en dehors de la prison mais ces condamnés ne peuvent pas quitter le pays, a-t-elle ajouté. Les autres ont simplement été libérés dans l'attente de leur procès ou bien ont vu leur condamnation réduite. "Aucun d'eux ne bénéficie d'une libération sans condition", a dit Elizardo Sanchez, le président de la commission des droits de l'homme. (Daniel Trotta et Rosa Tania Valdés, Guy Kerivel pour le service français)