On a vu Scream 5 : fallait-il encore ressusciter Ghostface ?

Ce mercredi 12 janvier, dix ans après le quatrième volet, la saga Scream créée par feu Wes Craven en 1996 revient au cinéma. Son credo : un cocktail de sang neuf et de vieilles recettes. Retour sur ce cinquième opus, garanti sans spoilers.

Crédit : Paramount Pictures
Crédit : Paramount Pictures

Une histoire comme les autres

La franchise le revendique et s’en amuse sans cesse dans ce cinquième volet : sans être à la masse, Scream ne surfe pas sur la vague du wokisme, du sous-texte politique, d’une prise de conscience post #metoo (inutile, la saga est depuis toujours inclusive et portée par des héroïnes). Les tueurs n’ont ici d’autre motivation que leur sadisme (ou peut-être la vengeance) et l’intrigue n’est resserrée que sur un enjeu simple et basique : trouver le cinglé qui se cache derrière le masque fantôme du nouveau tueur qui sévit à Woodsboro.

De nouveaux visages mais pas que…

Jouer avec les conventions du film d’horreur, faire en sorte que les personnages en verbalisent explicitement les règles, semer des pièges aux fans du genre ont toujours fait partie des marques de fabrique de la franchise. Cette fois, les réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett s’amusent avec les codes du "requel", procédé qui consiste à revisiter un film culte en englobant certains de ses marqueurs forts mais sans être un remake ni une suite directe. Aussi, comme dans de récents Star Wars ou Spiderman, de nouveaux visages mènent la danse jusqu’à ce que les vétérans viennent leur prêter moins forte. Les fans seront ainsi aux anges : outre les increvables Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette, que l’on aurait cependant voulu mieux exploités, d’autres personnages cultes s’offrent des clins d’oeil inattendus.

De l’humour référencé

Pour les jeunes héros de Scream 5, « Stab », les films d’horreur tirés de l’histoire de Woodsboro (autrement dit les films dans le film), sont des fonds de catalogue, datés, voire ringards. Ils leur préfèrent The babadook, ne voyant en Stab qu’un vague copié-collé de Halloween (ce que certains reprochaient effectivement à Scream lors de sa sortie). Présente jusque dans l'évocation de vrais criminels qui se seraient inspirés de ghostface en 2002, l’autodérision chère à la saga est ainsi toujours de mise. Les litres d’hémoglobine et les frissons aussi, indissociables de tout slasher qui se respecte, même si, en la matière, ce chapitre n’est pas le plus généreux. Les fans hardcore, auquel s’adresse très frontalement ce film, ne pourront en revanche qu’apprécier que l’esprit de la saga soit pleinement embrassé.

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