Critérium du Dauphiné : une chute massive provoque la neutralisation de la 5e étape

CYCLISME - Le service médical s’est retrouvé débordé, accablé par une pénurie d’ambulances. La 5e étape du Critérium du Dauphiné, qui reliait ce jeudi 6 juin les villes d’Amplepuis et Saint-Priest, dans le département du Rhône, n’a pas eu de vainqueur. La conséquence d’une chute massive qui a poussé les organisateurs de ce mini-Tour de France à neutraliser la course et à se contenter de mener les coureurs à bon port.

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Sur cette étape longue de 200 km, il ne restait plus qu’une vingtaine de bornes et l’on semblait se diriger vers une arrivée au sprint lorsque les caméras de télévision ont commencé à découvrir, en remontant le peloton par l’arrière, des coureurs tombés dans les fossés ou se relevant hagards sur le bitume. Sur un long faux plat descendant, des dizaines de cyclistes ont en effet goûté à la route, parmi lesquels Remco Evenepoel et Primoz Roglic, deux des favoris du prochain Tour de France, qui reprenaient la compétition… après une très violente chute massive sur le Tour du Pays basque au début du mois d’avril.

Face à l’ampleur de la cascade généralisée, les organisateurs ont d’abord pris la précaution de suspendre la course, demandant aux trois échappés comme aux rescapés de la chute de s’arrêter. L’occasion pour les ambulances accompagnant le cortège d’embarquer les blessés les plus graves, dont les Néerlandais Dylan van Baarle, vainqueur de Paris-Roubaix 2022, et Steven Kruijswijk, troisième du Tour en 2019.

« C’est un carnage ! »

Puis, comme l’a expliqué dans l’après-midi Thierry Gouvenou, le directeur du Critérium du Dauphiné, face à l’absence d’ambulances pour encadrer la fin de la journée du fait des six évacuations rendues nécessaires par la chute, la décision a été prise de neutraliser totalement la course. C’est-à-dire de ne déclarer aucun vainqueur et de ne prendre aucun temps. C’est finalement plus d’une heure après que le peloton a franchi la ligne d’arrivée, à Saint-Priest, au terme d’une vingtaine de kilomètres parcourus à petite allure et sans prendre le moindre risque.

Une décision qu’avait notamment réclamée Romain Combaud, de l’équipe dsm-firmenich PostNL, lui-même pris dans la chute. « C’est un carnage », a lancé le coureur français à l’un des cameramen filmant la course, immédiatement après la chute. « Il y a des sprinteurs qui sont tombés sur la tête. Dans le final, ça va être n’importe quoi. On n’a qu’une vie hein ! » Une alerte entendue par les organisateurs. « Nous avons écouté les coureurs, mais la vraie écoute a été au niveau du service médical, qui nous a bien fait comprendre que ça allait demander du temps pour pouvoir récupérer les ambulances nécessaires et redonner le départ », a confirmé Thierry Gouvenou à nos confrères de L’Équipe.

En plus des abandons déjà répertoriés, de très nombreuses brûlures, égratignures et autres douleurs en tout genre sont à déplorer. Du côté des principales têtes d’affiche de la course, le Belge Remco Evenepoel a déploré « une journée assez négative pour le cyclisme », se félicitant néanmoins de ne souffrir que de blessures superficielles. Le Slovène Primoz Roglic a pour sa part expliqué devoir se rendre chez un médecin après avoir chuté sur l’épaule. « Mais d’autres coureurs ont connu pire aujourd’hui… », a-t-il tout de même nuancé.

Alors que cinq abandons ont été confirmés à l’heure où sont écrites ces lignes, reste à savoir dans quel état se présentera le reste du peloton ce vendredi 7 juin au départ d’Hauterives, dans la Drôme. Et si cette nouvelle chute massive aura un impact sur la forme des uns et des autres dans trois grosses semaines, au grand départ du Tour de France depuis Florence, en Italie.

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