Crise à la roumaine : accusé de corruption, le Premier ministre s'accroche à son fauteuil

Victor Ponta à Bucarest le 17 mars.

Le socialiste Victor Ponta est accusé par le parquet anticorruption qui mène depuis 2007 une véritable chasse aux sorcières.

C’est l’une de ces crises politico-judiciaires dont la Roumanie a le secret. Accusé par le parquet anticorruption (DNA) de faux, complicité d’évasion fiscale et blanchiment d’argent, le Premier ministre social-démocrate, Victor Ponta, refuse de démissionner.

Le Parlement, dominé par sa majorité de centre gauche, bloque la levée de son immunité parlementaire. Les faits qu’on lui reproche remontent à 2007–2008, Victor Ponta aurait touché de l’argent d’un avocat qu’il a nommé quelques années plus tard ministre dans son gouvernement. Le socialiste se proclame innocent et accuse l’opposition de centre droit de vouloir profiter de ses démêlés judiciaires pour renverser le gouvernement.

L’artillerie lourde

Sa mise en accusation n’est pas une surprise totale dans un pays où la lutte contre la corruption est devenue l’élément clé de la réforme de l’Etat. «Seul le DNA pourrait changer le gouvernement avant les élections, prévues en 2016», avait affirmé de manière prémonitoire Victor Ponta quelques semaines avant ces événements.

En effet, depuis environ un an, le DNA a sorti l’artillerie lourde et les matinées des Roumains sont rythmées par les descentes télévisées des procureurs : le ministre des Finances démissionne après avoir été arrêté pour blanchiment d’argent, le maire de Constanta, la deuxième ville du pays, dort lui aussi en prison, accusé d’avoir touché 9 millions d’euros de pots-de-vin alors que le maire du Ve arrondissement de Bucarest aurait, lui, bénéficié illégalement de 20 millions d’euros… La liste de hauts responsables qui ont aujourd’hui des ennuis avec la justice compte des dizaines de personnes.

Créé avant l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne, en 2007, le DNA jouit d’une popularité grandissante (60% des Roumains approuvent ses actions), mais il est beaucoup moins bien vu par certains politiciens. «Nous avons créé un monstre», (...)

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