Crise des urgences: pour Macron, la réintégration des soignants non-vaccinés "n'est absolument pas une réponse"
En visite dans un hôpital de Cherbourg mardi, Emmanuel Macron a reconnu "une situation très difficile" dans le milieu hospitalier où "il manque beaucoup de soignants". Interrogé sur la possibilité de réintégrer le personnel non-vacciné pour combler ce manque, le chef de l'Etat a néanmoins estimé qu'il ne s'agissait "absolument pas d'une réponse" à la crise actuelle dans les urgences et à l'hôpital en général.
"On parle d'une infinie minorité", s'est justifié Emmanuel Macron. "95% des soignants sont vaccinés parce qu'ils considèrent que c'est leur devoir, leur responsabilité et leur rapport à la déontologie médicale", a-t-il poursuivi.
Changer le rapport à la vaccination des soignants
Pour son premier déplacement de terrain depuis sa réélection, Emmanuel Macron n'a, en effet, pas manqué de lancer une pique à ces soignants suspendus pour ne pas s'être fait vaccinés. "Ce sont aussi souvent des soignants qui ont un rapport au soin et à la déontologie qui est très marginal par rapport au reste de leurs collègues", a-t-il affirmé.
"J'attendrai que le Conseil scientifique dise qu'on est entré dans une phase endémique qui permet sans difficulté ce retour", a ajouté le chef de l'Etat au sujet de la réintégration de ces soignants.
Emmanuel Macron a profité de ce moment pour parler du rapport à la vaccination au sein des soignants. "Plus largement, je veux qu'on aille au bout de cette logique, par la pédagogie et la conviction, du rapport à la vaccination chez les soignants car chaque année on avait trop peu de vaccinés contre la grippe par exemple. Si on veut réduire la charge sur le système de soins il y a deux réponses: la prévention et la vaccination", explique-t-il.
Une "mission flash" pour les urgences
Emmanuel Macron et la nouvelle Ministre des Solidarités et de la Santé, Brigitte Bourguignon, étaient ce mercredi au chevet des services d'urgences, confrontés au problème de l'engorgement et du manque de personnels.
"Dans la décennie qui vient, on n'aura pas de solution parfaite" face à la pénurie de soignants, a affirmé Emmanuel Macron, évoquant notamment le décalage entre ouverture des places en faculté de médecine et entrée en fonction de ces professionnels.
Le chef de l'Etat a ainsi annoncé une "mission flash" confiée au patron du Samu, le docteur François Braun, et une conférence de la santé lancée en juillet.