Crise politique au Pérou : Lima s’embrase

Les manifestations s’amplifient au Pérou pour demander la démission de la présidente Dina Boluarte, qui a remplacé, le 7 décembre dernier, Pedro Castillo, destitué et détenu pour avoir tenté de dissoudre le Congrès, alors que la Constitution ne l’y autorise pas.

Venus des régions andines et pauvres du sud du pays, des milliers de protestataires ont “marché”, jeudi 19 janvier, sur la capitale, Lima. Si la plupart des manifestations ont eu lieu dans le calme, des violences ont éclaté dans la soirée et jusque tard dans la nuit, opposant les partisans de Pedro Castillo aux forces de l’ordre.

Quarante-cinq morts depuis le début de la crise

“Journée de contestation”, titre sobrement sur toute sa une, vendredi 20 janvier, le quotidien de centre gauche La República. Titre illustré par la photo d’un immeuble colonial en flammes dans le centre historique de la ville : “Des témoins ont affirmé que des bombes lacrymogènes [tirées par] la police en étaient responsables, [mais] le ministère de l’Intérieur a démenti.”

Le journal faisait état, le 19 janvier en fin d’après-midi, d’un bilan de 22 policiers et 16 manifestants blessés. Depuis le début de la crise du 7 décembre, la répression policière a fait 45 morts.

“Un groupe de manifestants veut franchir les barrages policiers pour atteindre le palais présidentiel, relate le quotidien. Des explosions résonnent. Ce sont les gaz lacrymogènes. […] Les manifestants, furieux, crient : ‘Ne reculez pas !’ Et ils cassent les trottoirs. Ils cherchent des pierres.”

Citée dans un autre article, la présidente Dina Boluarte a prononcé un discours à la nation :

“La situation est sous contrôle. […] Nous savons que ces gens ne vont pas s’arrêter là dans leur volonté de rompre l’état de droit. […] Le gouvernement reste ferme et plus uni que jamais.”

Les manifestations n’ont pas eu lieu qu’à Lima. Dans le sud du pays, plusieurs groupes ont tenté d’envahir les aéroports de Puno, Cuzco et Arequipa. Ces derniers ont été fermés.

Dans son éditorial, La República écrit : “La poursuite des manifestations, le climat permanent d’agitation ne peuvent continuer. […] Nous nous dirigeons vers un climat au caractère ingouvernable, où l’autorité est ignorée, où la répression augmente et où le chaos devient la règle.”

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