Publicité

Les crimes au Darfour traqués par le crowdsourcing

Le projet consiste à analyser des milliers de kilomètres carrés d’images satellitaires du Darfour, territoire inaccessible.

Amnesty International a lancé un projet participatif, Decode Darfur, pour repérer des traces de destruction des villages parmi les milliers d'images satellites de cette immense zone soudanaise.

Le Darfour est peu à peu devenu une «boîte noire» pour les observateurs internationaux. En guerre depuis treize ans, cette région aride du Soudan, traversée par plusieurs mouvements rebelles, dont l’Armée de libération du Soudan, est dévastée par l’implacable répression menée par le régime de Khartoum et ses miliciens jenjawid. Pour les ONG, les journalistes ou les chercheurs, il est extrêmement difficile de se rendre dans les zones de combats, le gouvernement en refusant tout accès.

Le dernier rapport d’Amnesty International sur le sujet, publié il y a un mois, a été entièrement réalisé «à distance, depuis l’extérieur du Soudan», précisait l’organisation. Elle révélait les tueries de masse commises lors de l’offensive gouvernementale dans la région du Djebel Marra, entre janvier et septembre, et, sur la foi de 56 témoignages, de films et de photographies, soupçonnait Khartoum d’avoir utilisé des armes chimiques à plusieurs reprises contre sa population. Deux experts médicaux sollicités par l’ONG ont «estimé que les signes cliniques et les symptômes correspondaient à une exposition à une catégorie d’agents chimiques appelés agents vésicants, tels que la léwisite, le gaz moutarde et la moutarde azotée».

«Crowdsourcing»

Mais, faute de pouvoir se rendre sur place, Amnesty n’a pas pu prélever les échantillons nécessaires pour prouver ces bombardements au gaz. Ses équipes ont alors imaginé un nouveau moyen de documenter les exactions commises au Soudan. Puisqu’il est impossible de circuler au sol, l’ONG s’est tournée vers le ciel. Les satellites qui planent au-dessus de l’Afrique sont les témoins muets de la guerre qui déchire les villages du Darfour depuis des années : il s’agit de les faire parler.

A lire aussi
Amnesty International accuse le Soudan d’attaques chimiques au (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Pas d’escale espagnole pour des navires de guerre russes en route pour la Syrie
Vote contre l’embargo cubain à l’ONU: Washington va s’abstenir
Syrie: 26 morts, dont 11 enfants, dans des raids dans le nord-ouest
Irak: l’étau se resserre sur Mossoul
Ceta: «L'enjeu, c'est la façon dont on va façonner la mondialisation au XXIe siècle»