« Creed III » : la saga déjà à bout de souffle

Michael B. Jordan, réalisateur et acteur principal de « Creed III ».  - Credit:Warner Bros.
Michael B. Jordan, réalisateur et acteur principal de « Creed III ». - Credit:Warner Bros.

Déjà le troisième round pour la franchise Creed et le concept est proche du KO créatif. En cause, disons-le tout de go : un scénario manichéen où le punch émotionnel des deux premiers volets brille par son absence, faute d'un challenge à la hauteur pour le héros désormais richissime et heureux père de famille, j'ai nommé Adonis Creed (Michael B. Jordan, également réalisateur du film).

Dans le premier opus, à ce jour le meilleur de la trilogie dérivée de la saga Rocky, le fils du défunt champion Apollo Creed (ex-adversaire puis ami de Rocky Balboa et battu à mort sur le ring par le colosse russe Ivan Drago dans Rocky IV) s'engageait sur les mêmes sentiers de la gloire que ceux de son père, avec l'aide d'un Rocky vieillissant. Dans le second, où Sylvester Stallone rempilait dans son rôle fétiche, Adonis affrontait le fils de Drago. Les scénaristes avaient alors encore assez d'ingrédients nostalgico-dramaturgiques sous la pédale pour mijoter un rab de suite consommable.

Dans cette troisième aventure, Adonis Creed doit encore boxer contre le passé, mais cette fois en la personne d'un ami d'enfance, Damian Anderson (Jonathan Majors), emprisonné durant 18 ans à la suite d'un grave incident dont le jeune Creed fut le déclencheur. Un peu plus âgé qu'Adonis, qui le voyait comme un grand frère, Damian était alors promis à un radieux avenir sur le ring, jusqu'à ce que sa longue détention ruine tous ses espoirs. Une fois libre, le repris de justice redébarque dans la vi [...] Lire la suite