Crash du Rio-Paris : après la relaxe d’Airbus et Air France, le parquet fait appel

Dans l’affaire du crash du vol Rio-Paris Air France le 1er juin 2009, qui avait fait 228 morts, le tribunal de Paris avait relaxé le 17 avril Airbus et Air France, tout en reconnaissant leur responsabilité civile.
Dans l’affaire du crash du vol Rio-Paris Air France le 1er juin 2009, qui avait fait 228 morts, le tribunal de Paris avait relaxé le 17 avril Airbus et Air France, tout en reconnaissant leur responsabilité civile.

L’accident le plus meurtrier de l’histoire des compagnies françaises avait fait 228 morts en juin 2009.

JUSTICE - Après l’« écœurement » des proches des victimes suscité par la décision du tribunal de Paris il y a dix jours, le parquet général français annonce faire appel du jugement de relaxe du constructeur Airbus et de la compagnie aérienne Air France ce jeudi 27 avril.

En interjetant appel de ce jugement, le parquet général entend donner « leur plein effet aux voies de recours prévues par la loi », indique-t-il dans un communiqué.

« C’est un immense soulagement », a immédiatement réagi auprès de l’AFP Alain Jakubowicz, avocat d’une quarantaine de victimes et de l’association de familles Entraide et Solidarité.

« Cet appel du parquet général était la dernière chance pour les familles des victimes », a-t-il insisté, soulignant les nombreux « errements dans ce dossier ».

Quatorze ans après le crash du Rio-Paris qui a fait 228 morts, le tribunal de Paris avait relaxé le 17 avril Airbus et Air France, tout en reconnaissant leur responsabilité civile.

Le tribunal correctionnel avait mis hors de cause les deux entreprises sur le plan pénal, jugeant que, si des « imprudences » et « négligences » avaient été commises, « aucun lien de causalité certain » n’avait « pu être démontré » avec l’accident le plus meurtrier de l’histoire des compagnies françaises. Il avait toutefois jugé que les « fautes » des entreprises avaient conduit à une « perte de chance », augmentant ainsi la probabilité que l’accident arrive.

« Une décision très rare »

Le tribunal correctionnel de Paris avait donc déclaré Airbus et Air France « responsables civilement » des dommages, et renvoyant la question de l’évaluation des dommages et intérêts à une audience le 4 septembre. « Non, cet accident n’est pas dû à la fatalité », « oui, cet accident aurait dû être évité ».

Me Jakubowicz a également salué une « décision très rare du parquet général de faire appel » alors que le ministère public avait requis la relaxe lors du procès. « Il va y avoir un nouveau procès, et la détermination des familles sera encore plus grande. Cela nous laisse beaucoup d’espoir », a ajouté Me Jakubowicz.

Contacté par l’AFP, Me Simon Ndiaye, avocat d’Airbus, n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat. De son côté, Me François Saint-Pierre, avocat d’Air France, n’était pas joignable dans l’immédiat.

Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’est abîmé en pleine nuit dans l’Atlantique, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de ses 216 passagers et 12 membres d’équipage. À bord de l’A330 immatriculé F-GZCP se trouvaient des personnes de 33 nationalités, dont 72 Français et 58 Brésiliens.

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