Les craintes pour l'économie font reculer les actions en Europe

LES BOURSES EUROPÉENES FERMENT EN BAISSE

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont reculé jeudi sur fond de craintes sur la vigueur de la reprise de l'économie alimentées par les prévisions pessimistes de la Banque d'Angleterre et par des inscriptions au chômage aux Etats-Unis qui ont encore dépassé un million la semaine dernière.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,98%. Le Footsie britannique a cédé 1,27% et le Dax allemand a reculé de 0,54%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,86%, le FTSEurofirst 300 0,7% et le Stoxx 600 0,73%.

La Bourse de Londres a été particulièrement pénalisée par les annonces de la BoE, qui a déclaré jeudi s'attendre à ce que l'économie britannique mette plus de temps que prévu initialement pour retrouver son niveau d'avant la pandémie.

La banque centrale du Royaume-Uni a décidé à l'unanimité de laisser son taux directeur inchangé à 0,1% et de ne pas modifier son programme d'achats d'obligations sur les marchés, même si elle prévoit désormais que l'économie ne retrouvera pas son niveau de la fin 2019 avant la fin 2021

VALEURS EN EUROPE

La plupart des indices sectoriels européens ont fini dans le rouge avec des replis marqués pour les ressources de base (-2,45%) et l'énergie (-1,82%).

A Paris, Axa a perdu 3,49% après avoir indiqué qu'il renonçait à deux de ses objectifs financiers pour 2020 en raison de la crise économique et sanitaire et qu'il ne verserait pas de dividende supplémentaire cette année.

L'action Crédit agricole (-1,08%) s'est retournée à la baisse après avoir progressé à l'ouverture, les investisseurs accueillant positivement dans un premier temps des résultats trimestriels mitigés.

Contre la tendance à Paris, Eurofins Scientific a bondi de 17,39%, la plus forte hausse du Stoxx 600, après avoir publié des résultats semestriels salués par le marché.

A Francfort, Adidas a gagné 1,88% après des résultats eux aussi bien accueillis.

A WALL STREET

Les indices de la Bourse de New York se cherchent une tendance à l'heure de la clôture en Europe dans l'attente d'un compromis entre les principaux dirigeants démocrates du Congrès américain et l'administration Trump qui permettrait d'assurer le maintien d'un soutien financier public aux millions d'Américains frappés par les conséquences économiques de la pandémie.

Les nouvelles demandes d'allocations chômage ont atteint 1,186 million lors de la semaine au 1er août en données ajustées des variations saisonnières, contre 1,435 million la semaine précédente, montrent les données publiées par le département du Travail, qui ont eu peu d'effet sur la tendance.

CHANGES/TAUX

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de six autres devises internationales, se stabilise à proximité d'un creux de deux ans. L'euro cède un peu de terrain, autour à 1,1845 dollar.

La livre sterling a atteint un pic de cinq mois face au dollar, à 1,3182, après que la Banque d'Angleterre a mis en garde contre les risques d'un recours à des taux d'intérêt négatifs.

"Dans l'ensemble, les perspectives économiques de la BoE sont relativement moins accommodantes que prévu et l'absence d'un signal fort en faveur de taux négatifs ouvre la porte à de nouveaux gains pour la livre à court terme", commentent dans une note les analystes de MUFG.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans recule de trois points de base à 0,51%. Son équivalent allemand perdu trois points de base -0,54%.

PÉTROLE

Les contrats à terme sur le brut progressent, à proximité de pics de cinq ans, portés par la faiblesse du dollar et par la baisse des stocks aux Etats-Unis.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,2% à 42,27 dollars le baril et le Brent de mer du Nord gagne 0,6% à 45,44 dollars.

MÉTAUX

L'or continue de battre des records (+0,9% 2.057,10 dollars l'once) avec l'affaiblissement continu du dollar et les espoirs de nouvelles mesures de relance aux Etats-Unis pour atténuer les retombées économiques de la pandémie.

A SUIVRE VENDREDI

Les investisseurs réagiront vendredi au rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis que publiera à 12h30 GMT le département du Travail. Le consensus Reuters table sur 1,474 million de créations d'emplois non-agricoles en juillet contre 4,767 millions en juin.

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